Les nouveaux habits de la diplomatie française

Par Eric Chol, rédacteur en chef à La Tribune.
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Il y a eu le fameux discours de Dominique de Villepin devant le Conseil de sécurité en février 2003. Effets de manche garantis et pont d'Arcole refranchi, la France, en mondovision, refusait la guerre en Irak, s'attachait la gratitude du monde arabe... et perdait l'ami américain. Il y eut la fameuse présidence française de l'Union européenne en 2008. Sarkozy sur le front géorgien, Sarkozy sur le front de la crise financière, Sarkozy sur le front du G20... Du brio, des résultats, mais aussi une bonne dose d'ego français et des partenaires européens passablement énervés. Il y a eu plus récemment la Tunisie et l'Egypte. Ou l'histoire des ratés d'une diplomatie française, en retard d'une révolution mais pas d'un avion, avec à la clé la démission forcée de Michèle Alliot-Marie.

Il aura fallu moins de trois semaines à la France pour faire taire les quolibets, reprendre l'initiative et marquer des points. Les deux nouveaux hérauts de la diplomatie tricolore s'appellent Christine Lagarde et Alain Juppé. La première a réussi à obtenir, pour la première fois en dix ans, que ses pairs du G7 acceptent une intervention rapide des banques centrales pour sauver le Japon. Le deuxième, dans un style certes épuré mais non dénué de convictions, a arraché, après d'intenses tractations diplomatiques, le feu vert onusien indispensable au lancement de l'opération militaire en Libye, déclenchée ce samedi. Reste un regret et un besoin.

Une fois encore, dans l'affaire libyenne, l'embryonnaire diplomatie européenne a échoué, faute de cohésion de ses membres. Quant à la diplomatie française, elle a certes retrouvé des couleurs, en jouant collectif. Mais elle doit encore accomplir un devoir d'explication envers les Français, au moment où leur pays s'engage dans une des opérations militaires les plus importantes de ces dernières années.

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