Intensifier les relations entre l'université et l'entreprise

Organisée par AEF, agence d'information professionnelle en partenariat avec La Tribune, les 4éme Rencontres Universités-Entreprises 2011, s'achèvent ce jeudi au CNIT Paris La Défense. Ce salon professionnel de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation est l'occasion de faire le bilan et de tracer les perspectives de la réforme des universités.
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Quatre ans après la LRU, les universités se sont incontestablement engagées dans un profond renouveau. Ce nouvel essor est largement visible dans toutes les missions de l'université : de la formation à la recherche en passant par l'articulation avec le tissu socio-économique local et national.

S'agissant de la formation, la Conférence des présidents d'université (CPU) vient de conclure son colloque annuel, à Toulouse, consacré au thème de la licence et, plus précisément, à l'ensemble des diplômes qui constituent le cycle licence. À cette occasion, les présidents des 81 universités que compte notre pays, les directeurs des écoles normales supérieures, de grands établissements, des instituts nationaux polytechniques, de pôles de recherche et d'enseignement supérieur - tous membres de la CPU - ont réaffirmé leur ambition commune pour ce niveau licence, qui constitue à l'étranger l'unique référence ("le bachelor").

Cette ambition doit permettre d'atteindre l'objectif de 50 % d'une classe d'âge diplômée de l'enseignement supérieur en donnant à ces diplômés des compétences leur permettant d'envisager sereinement tant une insertion professionnelle immédiate qu'une poursuite d'études aux niveaux supérieurs, en master, puis en doctorat. Cette réflexion est essentielle pour l'avenir de notre nation, pour ses capacités économiques, intellectuelles et de recherche.

Le colloque de Toulouse donnera lieu, dans les prochaines semaines, à un plan d'action. Il a montré, d'ores et déjà, une synergie d'ambitions et un rôle central pour nos établissements témoignant du renouveau que vivent les universités. La réflexion sur la licence ne s'est en effet pas limitée à la seule licence universitaire, mais a volontairement englobé l'ensemble du cycle licence : formations universitaires, IUT (instituts universitaires de technologie), STS (sections de techniciens supérieurs), CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), etc. C'est l'organisation cohérente et structurée des différents acteurs du niveau licence autour de l'université qui doit permettre une meilleure lisibilité nationale et une grande visibilité internationale.

Dans ce même effort de structuration et de lisibilité, la CPU a conclu des accords-cadres avec les organismes de recherche afin d'améliorer le dialogue scientifique stratégique. Ces accords permettent d'identifier les sujets d'intérêt partagés et les objectifs communs à travers de nouvelles modalités de collaboration concernant notamment la gestion des ressources humaines, les équipements structurants et la formation à la recherche et par la recherche. La CPU a également passé, fin novembre 2010, un accord de coopération avec le Medef, dont l'objectif est d'intensifier les relations entre le monde économique et le monde universitaire afin de favoriser en priorité l'insertion professionnelle des jeunes. En effet, dans un contexte de concurrence européenne et internationale accrue, la compétitivité des entreprises dépend beaucoup de leurs équipes, qui doivent avoir reçu une formation leur permettant de s'adapter aux enjeux d'un monde en constante évolution. Les relations avec les syndicats ont aussi été renforcées.

La Conférence des présidents d'université a également souhaité, au cours de ces deux dernières années, passer des accords et conventions-cadres avec un ensemble d'acteurs et partenaires incontournables. Nous nous sommes rapprochés des groupements de collectivités territoriales - Association des régions de France (ARF), Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), Association des villes universitaires de France (AVUF), Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) - qui tous reconnaissent l'importance d'une présence universitaire dans les villes et de la prise en compte des problématiques étudiantes dans l'élaboration des plans locaux de déplacement et des schémas territoriaux d'enseignement supérieur et de recherche.

Ainsi, chaque université peut à présent s'appuyer sur un cadre conventionnel afin d'affirmer son rôle majeur d'acteur du développement des territoires dans la formation, la recherche, la valorisation, mais aussi en tant qu'employeur de site. Les partenariats sont à géométrie variable selon les contextes locaux et permettent à chaque établissement de s'inscrire pleinement dans le renouveau général des universités. Ce renouveau est donc bien en cours, porté par l'ensemble des acteurs, fermement décidés à rendre aux universités, plus que jamais ouvertes sur le monde qui les entoure, la place et la fierté qui leur reviennent.

(*) Président de l'université de la Méditerranée (Aix-Marseille II)

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