Air France KLM : ça flotte

Air France KLM était devenue l'une des fiertés de notre pays, l'une des compagnies aériennes les plus rentables du monde. Hier, pour la première fois depuis 13 ans, le groupe a annoncé des pertes. La fin de l'âge d'or pour Air France...

La fin d'une belle époque en tout cas.

Alors, c'est vrai. Air France, c'était l'un des plus beaux redressements qu'une grande entreprise française ait connue depuis vingt ans. En 1993, la société, une entreprise d'Etat, était au bord du dépôt de bilan. Pour beaucoup, sa mort était inéluctable. Que nenni ! Une aide massive de l'Etat, des réductions de coûts à grande échelle, une véritable implication des personnels, une stratégie de développement...la compagnie était devenue, depuis quelques années, l'une des plus efficaces, l'une des plus rentables du monde. Elle avait même, mieux que les autres, remarquablement bien résisté aux deux grands chocs récents qui ont frappé le transport aérien, ceux de 2001 - après l'attaque des tours de New York - et de 2004, avec la crise du Sras.

Eh bien, cette fois-ci, c'est le contraire, le meilleur élève de la classe se retrouve en queue de peloton. C'est celui qui est le plus touché par la crise...

Le groupe souffre de la chute du trafic ?

Oui, comme les autres, c'est sûr. Mais ce qui fait la différence, c'est la vitesse d'adaptation à la crise, c'est surtout le prix du pétrole. Tous les transporteurs réduisent leurs capacités. Air France l'a fait aussi mais peut-être un peu moins vite que les autres. Le prix du kérosène surtout. Le groupe rfanco-néerlandais s'était bien assuré contre la hausse des prix, pas contre la baisse. Quand le brut s'était enflammé, c'était tout bon pour la compagnie. Depuis qu'il a baissé, c'était moins bon !

Des pertes l'an dernier, des pertes encore l'an prochain. Air France redeviendrait une société moribonde ?

Non, absolument pas. Le groupe a d'énormes atouts : une marque, un réseau, des alliances internationales, des hubs puissants...Cela étant, c'est vrai qu'Air France va devoir réinventer son modèle. La grande question, ici comme ailleurs, c'est de savoir ce qui restera de la crise. Avec la crise, partout, les comportements des clients ont changé. Ces nouveaux comportements resteront-ils, une fois la crise passée. Exemple : les entreprises snobent les classes business et font voyager leurs cadres en éco. Pour les voyages courts, les touristes préfèrent maintenant les low cost, voir le TGV. Ces nouveaux comportements, ils pourraient perdurer, au-delà de la crise. Si c'est le cas, cela nécessitera, chez les transporteurs aériens, de lourds ajustements. Réduire les coûts ne saurait suffire, il faut aussi penser et investir pour l'après-crise !

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.