G 20, un vain processus ?

Question : Barack Obama arrive ce soir à Londres pour participer, demain, au G20, cette grande réunion des vingt plus grandes puissances économiques de la planète qui doit « refonder le capitalisme ». On en attend beaucoup. A tort...

Oui, c'est vrai, face à la crise, ce G20 a généré d'énormes attentes, sur les marchés notamment. Des attentes qui risquent d'être déçues. A tort là, car quoique l'on en dise, ce G 20 va faire avancer les choses.

Ce G 20, ce n'est pas, c'est évident, un coup de baguette magique. Il n'y aura pas : le 1er avril la crise, le 2 avril le G 20, le 3 la fin de la crise. Depuis des mois, depuis la première réunion de G 20 à Washington, à l'automne, beaucoup de travail a été fait. Des discussions précises ont été engagées. La maturation est en cours.

Il peut sortir de cette réunion quelque chose de concret ?

Oui, on dira, avec un peu d'ironie, au moins un communiqué et une nouvelle date, pour un prochain G 20 !

Le communiqué, il est d'ailleurs presque prêt. Il définit quelques grands principes : tout le monde participe à l'effort de relance. Personne ne ferme ses frontières. On va mieux réguler la finance mondiale...

Bla-bla-bla, tout cela ? Ca restera c'est vrai très général, très vague, peu coercitif. Cela étant, détrompez-vous. Derrière ces banalités, il y a du concret. Sur les paradis fiscaux, sur les fonds spéculatifs, sur la surveillance des acteurs de la finance, sur le rôle et la force de frappe du FMI, du fonds monétaire international... Ce G20, pas de miracle à en attendre donc, des avancées quand même sur certains sujets.

Une longue liste de bonnes intentions en définitive...

Plus que cela. Ce G 20, c'est une date dans un processus. Une date qui marque déjà certains progrès.

Les paradis fiscaux par exemple. On a, sur ce front, plus avancé au cours des six derniers mois que pendant les 60 dernières années. Là encore, pas de coup de baguette magique mais une longue série de coups de pioche qui va les affaiblir, qui pourraient finir par leur être fatale. Le FMI, idem. Ca fait des années qu'un renforcement de ses moyens et de son rôle est souhaité. Ce n'est pas réglé. Ca a quand même beaucoup bougé.

Rappelons quand même pour finir une chose. Bretton Woods, les accords de l'après-guerre qui ont donné dessiné l'architecture du système financier qui a dominé le monde pendant cinquante ans, ces accords ne se sont pas faits en un jour. Cela a mis des mois, des années - deux ans en réalité. Alors, aujourd'hui, c'est la même chose. N'attendons pas de ce G 20 l'impossible. Qu'il ait lieu, c'est déjà rassurant. Ca démontre que les dirigeants de la planète se parlent. S'ils arrivent à afficher, après demain, une réelle volonté d'agir, dans l'unité, face à la crise, ce sera déjà beaucoup.

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