Ma dette

26 milliards d'euros. C'est le coût du plan de relance annoncé hier par Nicolas Sarkozy. Ca va faire 26 milliards de dettes supplémentaires, Erik Izraelewicz ?

Non. Ca va faire de la dette en plus, pas 26 milliards !

Ces 26 milliards, c'est en effet un mélange de choux et de carottes, de torchons et de serviettes, comme on voudra. Des carottes, ce sont ces dépenses immédiates qui vont appauvrir l'Etat, ce sont les différents soutiens à la consommation prévus par ce plan. Il y en a en fait assez peu. C'est d'ailleurs ce que lui reprochent la gauche et les syndicats.

L'essentiel du plan, ce sont des investissements, des aides aussi à la trésorerie, pour les entreprises. L'Etat va par exemple rembourser plus vite ses dettes aux PME.

Tout cela, c'est vrai, ça fait du déficit. Il va exploser l'an prochain. Le déficit public devrait approcher l'an prochain les 4% du produit intérieur brut, bien au dessus des 3% autorisés par les critères de Maastricht...

Ca va venir gonfler la dette ?

Oui, la dette publique pourrait, elle, dépasser les 70% du produit intérieur brut - le maximum autorisé par Bruxelles, c'est 60% !

Cela étant, deux remarques. D'abord, utiliser la dette pour financer des investissements, après tout, cela se justifie. C'est même un principe de bonne gestion. Quand on achète sa voiture, quand on construit sa maison, bien souvent, on s'endette. On sait qu'en face de la dette, il y a un actif. Cette dette-là, on la laisse peut-être à nos enfants ; on leur laisse, avec

la voiture, avec la maison. C'est le raisonnement du gouvernement, et il n'est pas faux.

Si la dette publique sert à financer des écoles, des centrales nucléaires et des réseaux de fibre optique, après tout, nos enfants en profiteront aussi demain. Cette dette, si elle nous donne du travail aujourd'hui, si elle sert à préparer le futur, c'est, après tout, un moindre mal...

Il faudra, tôt ou tard, la rembourser, cette dette. Des impôts nouveaux en perspective ?

C'est vrai. Tôt ou tard, comme vous dites. Et c'est ma seconde remarque. Là encore, on n'a pas vraiment le choix. Il y a le feu à la maison. Aujourd'hui, on arrose. Il faut absolument éteindre l'incendie, stopper la diffusion de la crise. Au risque de provoquer une inondation. Pas question, pour l'instant, de couper le robinet. Au contraire, il faut faire jouer les grandes eaux. L'inondation, on s'en occupera après, une fois que l'incendie aura été éteint.

Le problème, c'est que le réservoir d'eau, en France, on ne l'avait pas entretenu, c'est qu'il était vide, ou presque. La France entre dans cette crise avec une situation déjà bien dégradée de ses finances publiques, une lourde dette notamment. Rien, peu de choses ont été faites, ces dernières années, pour la réduire. Alors, c'est vrai, on en paiera le prix une fois l'incendie éteint, la crise terminée. Les investissements d'aujourd'hui devraient, demain, nous y aider. Mais ne nous faisons pas d'illusion : après la crise, il faudra s'attaquer, résolument, à la dette !

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