Va, Léo, écoutes !

Valéo a annoncé hier qu'il attaquait en justice son ex-Pdg, Thierry Morin. Le leader français de l'équipement auto l'accuse d'avoir mis sur écoute ses administrateurs. Les écoutes, c'est une drôle de méthode dans l'entreprise, non...

Oui, attendons de voir avant de juger ! Les faits, la justice va devoir les reconstituer. Le Pdg mis en cause reconnaît qu'il avait fait poser des micros dans la salle du conseil d'administration et que les administrateurs écoutés étaient au courant. La société n'y croit pas. Elle parle « d'écoutes clandestines ». Elle y voit une atteinte à la vie privée.

Une chose est sûre. Entre le PDG et certains de ses actionnaires, c'était, au cours des trois premiers mois de l'année, la guerre. Le Pdg était en particulier la cible privilégié d'un fonds américain, le fonds Pardus, qui voulait absolument sa peau, pour cause de «  divergences stratégiques ». Le fonds l'a d'ailleurs eue. Morin a été viré, on le sait, en mars dernier avec, il est vrai, un beau parachute doré, 3,2 millions d'euros. Un parachute qui avait fait scandale.

Quand même, de là à mettre sous écoute ses administrateurs...

Oui, dans ces guerres, dans ces batailles de pouvoir où les enjeux sont souvent considérables, les conseils d'administration, parfois, c'est Dallas. Aujourd'hui, c'est l'ex-Pdg, Thierry Morin qui est stigmatisé. On découvrira peut-être demain que les méthodes du fonds américain Pardus, ne sont pas nécessairement plus glorieuses. Ce fonds cherche en effet par tous les moyens à ne pas payer le parachute doré de Morin. Il a fait par exemple décortiquer pièces par pièces les notes de frais de Morin pour y trouver de quoi l'accuser d'abus de bien social. En vain, pour l'instant. Alors, ce fonds a trouvé, avec ces écoutes, une faille providentielle chez Morin.

Les écoutes, c'est courant dans le monde des affaires...

Pas vraiment, ça existe quand même. En France comme ailleurs. Les écoutes téléphoniques, les détectives privés, les services secrets : certains dirigeants n'hésitent à y recourir pour espionner leurs adversaires, pour suivre ce qu'ils préparent... A la guerre comme à la guerre.

A Paris, certains grands patrons sont d'ailleurs connus pour cela. Ils ont souvent, auprès d'eux, dans leurs équipes dirigeantes, des anciens de la police, de l'armée ou de la DGSE - des services secrets. Ce que montre cette affaire, en tout cas, c'est que dans le business comme ailleurs, c'est sûr, il n'y a pas que des enfants de chœur ! On s'en serait douté. On en a la preuve !

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