Affaire Clearstream : une note mystérieuse de la DST

En exclusivité sur la tribune.fr, les avocats de Florian Bourges, le jeune auditeur accusé d'avoir volé les listings auprés de la chambre de compensation Clearstream, affirment, note de la DST à l'appui, que d'autres personnes que leur client ont pu dérober les listings. Ainsi, ils ouvrent d'autres pistes de falsification que celles ouvertes par les juges d'Huy et Pons. Mais cette fameuse note a connu un parcours étrange que nous racontons.

"La liste des clients de Clearstream que mon client est accusé d'avoir dérobé pour la transmettre à Denis Robert et Imad Lahoud avait déjà été dérobée en 2002 par d'anciens collaborateurs indélicats depuis judiciairement condamnés. C'est ce qu'écrit le directeur de la DST de l'époque, Pierre de Bousquet de Florian, dans une note du 21 juillet 2004, déclassifié et versée au dossier d'instruction. Mon client, Florian Bourges, ne peut donc être poursuivi pour les faits qui lui sont reprochés".

Cette défense remet largement en cause la stratégie de l'accusation. Les voleurs initiaux auraient - on ne peux parler aujourd'hui qu'au conditionnel - pu transmettre les listings à d'autres personnes qu'à Imad Lahoud ou la DGSE - les deux chemins de la manipulation, comme l'affirment les juges d'instruction, l'accusation et même certains avocats de la défense.

Cette note du 21 juillet 2004 est en tout cas une curiosité. Le 24 janvier 2005, Les magistrats ont demandé la déclassification des documents de la Direction de la surveillance du territoire (DST, fusionnée avec les RG dans la DCRI) sur l'affaire Clearstream. Comme il se doit, le 8 avril 2005, Dominique de Villepin, alors ministre de l'Intérieur, transmet divers documents déclassifiés aux juges d'Huy et Pons après avis conforme de la Commission consultative sur le secret de la défense nationale (CCSDN).

Mais cette fameuse note du 21 juillet 2004, qui établit, selon la DST, la fausseté des listings et l'implication de Jean-Louis Gergorin, n'a pas été transmise à la CCSDN. Le directeur de la DST, Pierre de Bousquet de Florian, reconnaît devant les juges, qu'il s'agit d'un oubli de sa part.  D'Huy et Pons concluent leur ordonnance de renvoi sur ces mots : "on peut s'interroger sur les circonstances et les motifs d'un tel « oubli »".

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