L'appel de Bruxelles de Carles Puigdemont

Le sécessionnisme catalan invente « l'appel de Bruxelles » qu'il délivre depuis le quartier européen de la capitale belge sous la forme d'une triple interpellation très habile et terriblement déstabilisatrice. Par Jean-Christophe Gallien, professeur associé à l'Université de Paris 1 La Sorbonne, président de j c g a.
Jean-Christophe Gallien.

Carles Puigdemont innove et déplace physiquement la question catalane au cœur de la capitale de l'Union Européenne. Le sécessionnisme catalan invente « l'appel de Bruxelles » qu'il délivre depuis le quartier européen de la capitale belge sous la forme d'une triple interpellation très habile et terriblement déstabilisatrice.

L'appel de Bruxelles propose d'abord une interpellation politique mixte fait d'une mobilisation d'un espace, très peu souvent caractérisé mais pourtant bien réel, de politique intérieure de l'Union et d'une activation diplomatique plus classique en imposant un enjeu national et une démarche politique régionale de sécession de l'Espagne, l'un des États-membres de l'Union au cœur de l'Union et de ses institutions.

Incapacité collective et conséquences

Cet appel de Bruxelles se veut donc avant tout européen. Le leader sécessionniste questionne non seulement les institutions politiques et administratives européennes, mais bien évidemment aussi les gouvernements nationaux et plus encore peut-être l'ensemble des citoyens de ladite Union. Il se pose lui-même en citoyen européen libre de sa circulation dans l'espace intérieur de l'entité Union Européenne. Il le fait en grande partie en français, langue fondatrice et aussi langue de liberté et révolutionnaire.

Il demande à l'Union de réagir politiquement et diplomatiquement à ce qu'il désigne comme une négation politique des valeurs essentielles qui fondent l'Union européenne faite d'agressions démocratique et judiciaire commises par l'un de ses États-membres : l'Espagne et ses autorités centrales. Il le dit à tous : l'incapacité collective à résoudre démocratiquement la question catalane sera un échec européen partagé et porteur de conséquences pour tout l'espace européen.

Résistance et prudence

L'appel de Bruxelles de Carles Puigdemont porte aussi un message de combat institutionnel régional. Un message qu'il adresse aux catalans engagés malgré eux dans le processus de l'article 155. Des citoyens qu'il appelle, à la fois, à la non confrontation directe avec ceux qui ont débuté la mise en œuvre de la mise sous tutelle des institutions catalanes et la suspension de l'autonomie, tout en annonçant soutenir et même encourager les initiatives de résistances institutionnelles engagées sur le terrain. Il leur demande de tout faire pour sauver les institutions autonomistes de la destruction par l'État central espagnol.

L'embarras européen au grand jour

Enfin, l'appel de Bruxelles de Carles Puigdemont est un fort message de combat politique qu'il lance à la fois aux citoyens catalans et aux autorités espagnoles. Il freine le processus sécessionniste pour seulement éviter la violence domestique promise aux citoyens catalans. Il relève cependant le défi électoral du 21 décembre imposé par Madrid. Il en accepte par avance le résultat quel qu'il soit tout en promettant une victoire démocratique à ses partisans. Il exige de Madrid l'identique, un respect total du résultat électoral et de ses éventuelles conséquences.

L'appel de Bruxelles veut appuyer sur l'embarras européen que nous percevons tous même si l'Union réaffirme régulièrement et solennellement la seule légitimité européenne de l'Espagne. Un profond malaise grossit au coeur des institutions bruxelloises et des capitales de l'Union au fur et à mesure des développements successifs d'une crise que cet appel inédit et volontairement déstabilisateur de Carles Puigdemont veut exploiter depuis Bruxelles.

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Par Jean Christophe Gallien

Professeur associé à l'Université de Paris 1-La Sorbonne
Directeur général de ZENON7 Public Affairs et Président de j c g a 
Membre de la SEAP, Society of European Affairs Professionals

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Commentaires 30
à écrit le 02/11/2017 à 15:24
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Je fais bien évidemment de la provocation en disant cela, mais je trouve qu'il vaut mieux militer politiquement pour plus d'autonomie de certaines régions en Europe plutôt que la façon de faire de puigdemont qui veut passer en force et qui n'a comme ...

à écrit le 02/11/2017 à 3:28
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Quels sont les inconvénients d'habiter dans un petit pays ?

à écrit le 01/11/2017 à 14:15
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Trop comique cet article, "l'appel de Bruxelles", j'adore. Comparez-le à de Gaulle tant que vous y êtes ! Le gars se barre pour ne pas assumer les conséquences de ces actes et laisse les catalans dans l'embarras pour ne pas dire autre chose. Et il f...

le 01/11/2017 à 23:44
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@fred1234 : "trop comique", c'est un peu court vous restez dans le titre, volontairement provocateur, et c'est dommage. La question catalane est depuis longtemps européenne ne vous en déplaise. L'embarras est malheureusement plus large que du côté de...

le 02/11/2017 à 15:23
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Je fais bien évidemment de la provocation en disant cela, mais je trouve qu'il vaut mieux militer politiquement pour plus d'autonomie de certaines régions en Europe plutôt que la façon de faire de puigdemont qui veut passer en force et qui n'a comme ...

à écrit le 01/11/2017 à 11:15
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C'est du show business. Il n'a pas d'autre choix que d'accepter les résultats des élections et l'Espagne n'a pas d'autre choix que de respecter sa constitution, qui est que l'Espagne est indivisible. Qu'il demande à Madrid d'accepter le résultat des ...

le 01/11/2017 à 14:20
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Cela me paraît un peu simple de se référer à la constitution espagnole pour une région qui voudrait justement ne plus reconnaitre les droits de l'Espagne.. Notons que cette question a déjà été posée lors de l'épisode Crimée, avec les mêmes arguments ...

le 01/11/2017 à 23:47
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L'embarras pour celles et ceux qui vivent au coeur des institutions européennes est bel et bien réel. Vénétie, Lombardie, Corse, Flandre, ... et bien d'autres sécessionnismes se manifestent. Sans oublier les volontés des peuples des pays type Pologne...

le 01/11/2017 à 23:47
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L'embarras pour celles et ceux qui vivent au coeur des institutions européennes est bel et bien réel. Vénétie, Lombardie, Corse, Flandre, ... et bien d'autres sécessionnismes se manifestent. Sans oublier les volontés des peuples des pays type Pologne...

à écrit le 01/11/2017 à 11:01
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Je ne pense pas qu'il y ait un rapport avec l'UE. L'Espagne serait simplement bien inspirée d'organiser un vrai referendum d'autodétermination en profitant du fait que les sondages ne donnent pas une majorité aux indépendantistes.

à écrit le 01/11/2017 à 9:27
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Cela va nécessiter une prise de positon des institutions européennes. Non pas sur l’indépendance d'une région qui a peu de chances d'aboutir et pour laquelle on se demande encore ce qui motiva la tentative de sécession, mais sur la méthode de montée...

à écrit le 01/11/2017 à 8:58
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Catalogne : la porte ouverte aux revendication régionales. Bretagne ,Corse, Savoie ,Dauphiné, Pays Basque, ...et inévitablement d'autres qui ne supportent plus la pression centralisé des États et surtout de l'anti-democratisme de Bruxelles.

à écrit le 01/11/2017 à 3:42
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Les indépendantistes voient les avantages de l'indépendance sans en voir les inconvénients

le 01/11/2017 à 23:48
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Vous simplifiez ! Relisez l'histoire de cette région.

à écrit le 31/10/2017 à 23:37
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Unique le putschiste et ses sbires ils nous font croire qu'ils ne demande pas une protection de la Belgique mais ils y resteront, parce qu'en Espagne ils n'ont pas de promesses d'avoir un procès juste. Quel honte ils ne manque pas air, ils ont mis le...

le 01/11/2017 à 23:49
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Vous niez une réalité : la moitié de la Catalogne veut sortir de l'Espagne. Et tôt ou tard le fera.

à écrit le 31/10/2017 à 21:03
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La farce catalane s' exile à Bruxelles, énorme .. http://reseauinternational.net/euro-regions-et-independantisme-neo-mondialiste-la-farce-catalane-sexile-a-bruxelles/

à écrit le 31/10/2017 à 19:09
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un article nul

le 01/11/2017 à 0:58
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Va plus loin que cette courte description de ton appréciation ! Cet article dit l’essentieL et le dit très bien. Pression sur l’ue, mobilisation des supporters, et défi à Madrid !

à écrit le 31/10/2017 à 18:32
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"L'appel de Bruxelles veut appuyer sur l'embarras européen..." Qu'est-ce à dire ? C'est bien obscur...

le 01/11/2017 à 1:00
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C’est assez clair pourtant. Appuyer la ou ça fait déjà mal et diviser l’uniy De façade !

à écrit le 31/10/2017 à 18:19
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Un guignol qui est bien embêté maintenant pour ne pas dire plus....j'espère qu'il se prendra une veste aux prochaines élections...il n'y aura pas que les indépendantistes qui se déplaceront cette fois....😁

le 01/11/2017 à 1:09
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Guignol ! Vous manquez de respect à la moitié des catalana et à beaucoup d’auytes A travers l’Eurooe. Regardez chez vous vos propres leaders politiques!!!! Et que dire de RAJOY er de la corruption du PP et de PSOE !

le 01/11/2017 à 4:02
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Ce qui est etonnant de la plupart des messages emanents de francais, c'est cette hargne a l'encontre des catalans qui reclament un changement de la part de Madrid. Laissons les gens choisir, cela ne vous regarde aucunement. Que dire du Brexit ? Les...

à écrit le 31/10/2017 à 17:54
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Un bel article, mais vous trahissez votre pensé d'adepte des Euro-Régions dès la première phase : ..."au cœur de la capitale de l'Union Européenne." Non, l'UE n'est pas un Pays, et elle n'a donc pas de capitale. Car évidement, le développement ...

le 01/11/2017 à 1:03
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Bruxelles est une capitale administrative et politique d’une Union économique et monétaire. Pas politique je vous l’accorde. Et non je ne suis pas un supporter de la sécession régionaliste !

à écrit le 31/10/2017 à 17:43
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C''est faire beaucoup d'honneur à ce médiocre politicien régional !

le 31/10/2017 à 18:15
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Pour les plus anciens, ça rappelle les Pieds Nickelés.

le 01/11/2017 à 1:05
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Non c’est vraiment un acte fort même s’il le personnage n’est pas en phase.

à écrit le 31/10/2017 à 16:55
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Un énième lamentable échec de notre UE en effet qui au lieu de chercher à faire une union des peuples s'enfonce dans cette union du fric puissante certes mais qui du coup est incapable de prise de position politique, un corps d'athlète au cerveau de ...

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