Les startups n'attendent pas pour réformer la société  !

On ne parle pas assez d'économie dans la campagne présidentielle, s'inquiète France Digitale, l'association qui fédère les entrepreneurs et les investisseurs du numérique. Selon elle, si tout n'est pas rose dans le monde des startups, la nouvelle génération d'entrepreneurs qui a éclos depuis 2012 est en train de faire naître le nouveau monde. Sans attendre les politiques...
Une génération d'entrepreneurs donne un nouveau souffle à la France : d'après le baromètre France Digitale-EY, 94% des startups prévoient de recruter d'ici la fin 2016. (Photo: l'équipe de la startup Assembly)

Nous vivons dans une civilisation de crise. La crise naît du fait que l'ancien meurt pendant que le nouveau peine à naître. Au coeur des sombres années de la crise de 1929, Antonio Gramsci écrivait « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Cent ans plus tard, à travers les soubresauts électoraux, le chômage de masse ou l'essor du djihadisme, on identifie assez bien la part de l'Ancien Monde qui est en train de mourir : un monde vertical, centré autour du mythe du plein emploi, de l'Etat et des frontières nationales.

En revanche, on peine à entrevoir ce qui naît. C'est sans doute une des causes du pessimisme français. Pourtant le monde des startups, bien que très peu connu des Français, s'adapte aux nouveaux enjeux de cette société post-moderne. La révolution numérique nous touche tous, mais nous restons inégaux face à elle. Pour que le monde du numérique français ne soit pas condamné à demeurer une ​communauté fermée pour multidiplomés des centres-villes, les startups ouvriront leurs portes et leurs fenêtres au cours des « journées du patrimoine des startups ». Cette initiative ouvre une fenêtre sur un nouveau monde qui se créée, fourmillant de jeunes pousses, tissant un modèle de société alternatif.

Dans ce monde des startups, la hiérarchie est remise à plat, les diplômes passent au second plan, l'envie de créer supplante la bureaucratie, les talents s'affirment et les plans de carrière ne sont qu'un lointain souvenir, la discrimination à l'embauche n'a pas sa place dans un système où la diversité constitue la richesse de l'entreprise pour rêver de conquérir le monde. Les startups développent des produits innovants, mais elles inventent surtout une relation nouvelle au travail.

Tout n'est pas rose dans ces nouvelles organisations encore très jeunes, mais chaque jour, elles progressent, se développent, embauchent et offrent une alternative aux Français qui souhaitent trouver davantage de sens dans leur vie professionnelle. Et la France n'a pas à rougir : notre pays s'est imposé comme le premier créateur européen de startups et totalise plusieurs success stories avec des « licornes » comme Blablacar ou Criteo.

Une génération d'entrepreneurs donne un nouveau souffle à la France : d'après le baromètre France Digitale-EY, 94% des startups prévoient de recruter d'ici la fin 2016. Ce sont des milliers d'emplois créés par ces jeunes entreprises, dont 92% en CDI. S'appuyant sur des aides à la création d'entreprises (ACCRE, BPI, Auto Entrepreneurs...) et une chaîne de financement particulièrement active en France (​1,550 milliards levés en 2015), les créateurs d'entreprises bénéficient d'un écosystème propice à la création. Dans un monde où toute stabilité professionnelle semble relever de la légende urbaine, les entrepreneurs agissent au quotidien et les jeunes diplômés délaissent les emplois traditionnels dans les grandes entreprises du CAC40 pour bâtir eux-mêmes leur emploi de demain sur un nouveau modèle d'organisation.

En ouvrant grand les portes et fenêtres des startups, nous voulons accoucher ce qui est en train de naître, ce monde qui vit à contre-courant de la morosité ambiante. Là où d'aucuns préfèrent parler du burkini, nous souhaitons parler d'économie. Au coeur de cette crise, les startups peuvent donner à la France les moyens de triompher des monstres qui surgissent dans le clair-obscur.

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SIGNATAIRES :

Patrick Amiel, ​cofondateur, Mybestpro ; Mickael Froger, ​fondateur et CEO, Lengow ; Marie Ekeland, cofondatrice, Daphni, vice-présidente, France Digitale ; Rachel Delacour, ​General Manager, Bime by Zendesk ; Roxanne Varza, ​directrice, Station F ; Marc Rougier, ​Partner, Elaia Partners ; Marc-Arthur Gauthey, ​fondateur, Startup Assembly ; Olivier Mathiot, ​cofondateur et CEO, PriceMinister/Rakuten, coprésident, France Digitale ; Jean-David Chamboredon, ​CEO, Isai, coprésident France Digitale ; Patrick Robin​, Managing Partner, Avolta Partners, vice-président, France Digitale ; Jean-Daniel Guyot, ​directeur international,​ ​Trainline ; Eric Carreel, ​fondateur, Withings, Sculpteo, Invoxia ; Xavier Lorphelin,​ Managing Partner, Serena Capital ; Jérôme Lecat, ​CEO, Scality ; Guillaume Dupont​, ​Partner, CapHorn Invest ; Claire Houry,​ ​Managing Partner, Ventech ; Olivier Bernasson,​ cofondateur, Pecheur.com, CEO, Airsport ; Guillaume Thomas,​ CEO, A​ladom.fr ; Eric Pierrel​, ​fondateur, Itris Automation ; Richard Rohou, ​cofondateur, Invivox ; Silvère Denis,​ CEO, Les Docks Numeriques ; Jonathan Bonzy, ​cofondateur, Une Petite Mousse ; Julien Petit, ​délégué général, La Cuisine du Web ; Pierre-Yves Aubert​, Startup Accelerator Manager, EuraTechnologies.

(*) France digitale est l'association qui réunit les entrepreneurs et investisseurs du numérique pour promouvoir cette nouvelle économie auprès des pouvoirs publics. France digitale, créée le 2 juillet 2012, est considérée comme l'organisation professionnelle la plus représentative du secteur. L'association s'est donné pour mission la création d'un écosystème numérique qui fasse émerger régulièrement des champions.

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