PowR Earth Summit : l’événement qui veut accélérer concrètement la transition énergétique

Si elle veut tenir ses objectifs de décarbonation, la France doit accélérer drastiquement sa transition énergétique et se donner les moyens de rattraper son retard dans le déploiement des énergies renouvelables. Mais sur le terrain, les acteurs de la filière subissent au quotidien de nombreux freins administratifs, fiscaux et réglementaires qui transforment chaque projet en parcours du combattant. Pour s’atteler aux problèmes en réunissant tous les acteurs autour de la table, la PowR Earth Foundation lance en mars 2024 son premier grand événement international, avec pour objectifs de trouver rapidement des solutions pragmatiques et opérationnelles.
(Crédits : DR)

Le constat fait consensus chez les scientifiques : il nous reste à peine 10 ans pour limiter les effets du dérèglement climatique et garantir aux générations futures une planète habitable. En d'autres termes, l'humanité est confrontée à la nécessité absolue de basculer ses modèles en un temps record pour assurer sa survie. Face à ce défi vertigineux, la France s'est engagée lors des Accords de Paris à réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre entre 2019 et 2030. À moins de sept ans de cette première échéance, le GIEC est catégorique : il faut accélérer deux fois plus vite sur le chemin de la sobriété, de l'efficacité énergétique et de la production d'énergies locales et renouvelables. Le président de la République en a pris note, et a annoncé le 25 septembre dernier vouloir « aller 2,5 fois plus vite ces cinq prochaines années » afin de baisser de 5% par an les émissions hexagonales...

Mais dans le même temps, les acteurs de la filière des énergies renouvelables expriment à l'unisson leur exaspération face l'inertie des pouvoirs publics et aux nombreux points de blocage qui font prendre un retard considérable à la France, seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir tenu ses objectifs pour l'éolien et le photovoltaïque, avec plusieurs gigawatts de retard. « Le sentiment global est celui d'un déni de réalité de la situation et des capacités des producteurs d'énergies renouvelables, analyse Jean-Christophe Vigouroux, président du groupe FIMAVI et président d'honneur de PowR Earth Foundation. Alors que l'Allemagne a prouvé qu'il était possible d'accélérer la production d'énergie photovoltaïque, la stratégie française donne l'impression que le sujet est laissé de côté, dans une méconnaissance des enjeux et sans compréhension des freins qu'on retrouve à tous les étages des procédures. Il n'y a plus de temps à perdre pour passer les vitesses et sauver le climat, mais aussi notre énergie et notre qualité de vie. »

Des acteurs confrontés à un « système ubuesque »

Car si le mix énergétique français est aujourd'hui dominé par l'énergie nucléaire bas carbone (40%), celle-ci ne suffira pas à compenser l'augmentation colossale des besoins en électricité due à la disparition progressive des énergies fossiles dans les domaines de la mobilité, du chauffage et de l'industrie. D'ici 2033, il faudra donc produire 50% d'électricité en plus, tout en ayant tiré les leçons de l'hiver passé, lorsque le ralentissement forcé de la production nucléaire conjugué aux conséquences de la guerre en Ukraine a abouti à une crise énergétique majeure. « Dans ce contexte, ne pas faire le choix de déployer massivement l'installation de panneaux photovoltaïques est une aberration, explique Jean-Charles Drouvin, co-fondateur et directeur général de PowR Group. Il s'agit pourtant d'un extraordinaire gisement local d'énergie renouvelable à bas coût, facilement installable et sans impact sur le paysage ou la biodiversité. Aujourd'hui il faut sans cesse faire preuve de créativité pour parvenir à dépasser l'inertie du système et à faire aboutir chaque projet, souvent dans la douleur. Au lieu de racheter aux particuliers leur surplus de production, EDF continue donc à acheter à l'étranger une énergie carbonée qui lui revient 3 à 6 fois plus cher, avec une déperdition significative due au transport. C'est un non-sens total ! »

Comment expliquer en effet que le taux de TVA réduit (10%) ne soit applicable qu'aux petites installations de moins de 20m2, alors qu'il faudrait favoriser l'installation de panneaux en pleine toiture dans l'intérêt commun ? Comment expliquer également que l'autoconsommation collective, qui permet à plusieurs consommateurs voisins de produire de l'énergie photovoltaïque et de la partager en fonction de leurs besoins, ne soit autorisée que dans un périmètre de 2 kilomètres, privant piscines, écoles ou logements sociaux d'une énergie très bon marché ? « Tous les outils existent pour garantir notre souveraineté énergétique et décarboner rapidement notre énergie, poursuit Jean-Charles Drouvin, mais nous sommes sans cesse confronté aux limites d'un système ubuesque. Il faut vite sortir de ces carcans et faire émerger des décisions concrètes pour libérer les bonnes volontés. »

Les enjeux du PowR Earth Summit

Fort de ces constats, PowR Earth Foundation - organisation non-profit impulsée en janvier 2023 par le leader français de la distribution de la chaîne de valeur photovoltaïque PowR Group - a imaginé réunir l'ensemble des acteurs de la filière des énergies renouvelables pour s'atteler à la recherche de solutions opérationnelles et pilotables. Du 13 au 15 mars 2024, entreprises, porteurs de projets et décideurs politiques sont donc conviées à participer à la première édition du « PowR Earth Summit » au CNIT de La Défense pour 3 jours de tables-rondes, d'expositions et de rencontres. Très complet, le programme permettra d'aborder le maximum de questions sur les enjeux industriels, administratifs, financiers, sociétaux et citoyens de la transition énergétique afin de co-construire un modèle de développement des énergies renouvelables qui prenne en compte les intérêts de la biodiversité́, de l'agriculture, de la solidarité́ et de tous les acteurs connexes.

Au-delà d'une meilleure compréhension des besoins du secteur, ce sommet ouvrira le dialogue entre les parties prenantes et soutiendra les actions de formation, en partenariat avec les universités et les grandes écoles, pour assurer le professionnalisme de la filière dans la prochaine décennie. « Si PowR Group a décidé d'assumer un rôle de catalyseur, ce sommet, dédié à l'accélération de la transition énergétique,  est ouvert par définition, et ne sera une réussite que si tous les acteurs de la filière se l'approprient, à commencer par nos concurrents, conclut Jean-Charles Drouvin. Nous avons besoin de tous, pour faire de la France une championne des énergies renouvelables. »

Commentaires 4
à écrit le 07/10/2023 à 10:12
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Il faut être conscient des énormes problèmes posés par l’éolien et le solaire, qui sont bien sur soigneusement cachés par les promoteurs, le gouvernement et les médias : non pilotables, intermittence, fluctuation de production, faibles facteurs de ch...

à écrit le 07/10/2023 à 10:09
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La France n'émet que 0,9% des émissions anthropiques mondiales, et donc, si elle avait été logique et cohérente, elle n'aurait fixé aucun objectif de réduction de ses émissions de CO2. Mais nos gouvernants ont voulu montrer l'exemple et ont donc fixé...

à écrit le 06/10/2023 à 8:52
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Il faut être conscient des énormes problèmes posés par l’éolien et le solaire, qui sont bien sur soigneusement cachés par les promoteurs, le gouvernement et les médias : non pilotables, intermittence, fluctuation de production, faibles facteurs de ch...

à écrit le 06/10/2023 à 8:32
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La France n'émet que 0,9% des émissions anthropiques mondiales, et donc, si elle avait été logique et cohérente, elle n'aurait fixé aucun objectif de réduction de ses émissions de CO2. Mais nos gouvernants ont voulu montrer l'exemple et ont donc fixé...

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