Pourquoi Fisher Investments France pense que les investisseurs français doivent s’interroger sur leur allocation aux liquidités

Chez Fisher Investments France, nous savons par expérience que les fluctuations prononcées des marchés incitent de nombreux investisseurs à se replier sur les liquidités, qui leur semblent synonymes de sécurité. Nous avons vu d’autres investisseurs conserver en permanence une grande réserve de liquidités, probablement bien plus que ce dont ils auraient besoin pour leurs dépenses prévues à venir. C’est pourquoi Fisher Investments France considère que les investisseurs français seraient bien inspirés d’examiner leur allocation aux liquidités. D’après nous, l'utilité des liquidités dans un portefeuille diversifié censé favoriser une appréciation du capital sur le long terme est limitée. Détenir trop de liquidités peut être contre-productif et comporter des risques dont les investisseurs français doivent avoir conscience.
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Pour dire clairement les choses, Fisher Investments France n'est pas anti-liquidités. Une somme dédiée à l'épargne de précaution a toute sa place dans un portefeuille diversifié, selon Fisher Investments France, car cela évite aux investisseurs d'avoir à liquider d'autres positions lorsqu'ils font face à une dépense imprévue. En l'absence de cette réserve de liquidités, vous pouvez être obligé de vendre des actions, des obligations ou d'autres titres à un moment inopportun, comme après un repli temporaire marqué. De plus, il peut être judicieux de disposer de liquidités si vous avez prévu de réaliser de grosses dépenses ou pour d'autres projets à court terme (par exemple, l'achat d'un bien immobilier, des travaux dans votre maison, le paiement d'impôts, etc.). Exposer l'ensemble de vos liquidités aux accès de volatilité des marchés peut compromettre votre capacité à faire face à ce type de dépenses à court terme. Mais détenir de grandes réserves de liquidités n'est pas toujours judicieux, ni synonyme de sécurité car, ce faisant, on expose un portefeuille diversifié à d'autres risques.

Chez Fisher Investments France, nous savons par expérience que l'une des raisons qui poussent les investisseurs à détenir d'importantes réserves de liquidités est la volonté de se préserver de la volatilité des marchés actions. Certains investisseurs nous disent qu'ils sont disposés à faire une croix sur une partie des rendements auxquels ils peuvent prétendre sur le long terme en échange de turbulences moins prononcées à court terme. Toutefois, nous pensons que cet état d'esprit peut conduire à négliger d'autres risques que la volatilité. En voici un : l'inflation, qui est en moyenne autour de 2,4 % par an au sein de l'UE depuis 1997.[i] Nous pensons qu'il est important de tenir compte de ce phénomène qui entraîne une érosion régulière du pouvoir d'achat des liquidités.

Historiquement, les intérêts perçus sur les liquidités peuvent compenser cette érosion en tout ou partie. Toutefois, à l'heure actuelle, comme le taux de rémunération des dépôts en Europe est quasi nul, voire négatif, ce ne sera probablement pas le cas.[ii] Nous avons constaté que certaines banques et sociétés de courtage répercutent les taux d'intérêt négatifs à certains déposants, soit sous la forme d'un rendement lui aussi négatif, soit en augmentant leurs tarifs.

Au-delà de l'inflation et des taux d'intérêt négatifs, notre analyse historique révèle que les liquidités rapportent peu en général, ce qui peut amoindrir les rendements obtenus par un investisseur lors des marchés haussiers (une tendance haussière prolongée des actions) et atténuer l'effet de capitalisation (le fait de percevoir un rendement non seulement sur le capital investi, mais aussi sur les gains engrangés réinvestis). Prenons un portefeuille fictif de 1.000.000 EUR. À supposer que les actions génèrent un rendement annualisé de 7 % sur une durée de 15 ans (inférieur au rendement annualisé de 8,6 % sur le long terme pour les actions mondiales), la valeur d'un portefeuille exclusivement composé d'actions atteindrait près de 2.760.000 EUR.[iii] En revanche, la valeur d'un portefeuille fictif composé de 75 % d'actions et 25 % de liquidités rémunérées, avec le même rendement annualisé de 7 % pour les actions et un rendement à hauteur de 0,5 % par an pour les liquidités (ce qui est généreux compte tenu des taux pratiqués actuellement) atteindrait à peine 2.340.000 EUR sur la même période de 15 ans. Cela dit, le rendement d'un investissement n'est pas aussi stable d'une année sur l'autre mais nous pensons que cette simulation permet d'illustrer l'impact négatif des liquidités sur le potentiel d'appréciation à long terme d'un portefeuille diversifié.

Nous avons également constaté que les investisseurs conservent des liquidités dans le but de les déployer lorsque les marchés actions dévissent. Au premier abord, cette logique peut sembler séduisante. Après tout, de nombreux investisseurs ont déjà entendu le proverbe « acheter au plus bas, vendre au plus haut ». Néanmoins, la réalité est plus complexe selon nous car les marchés n'annoncent pas les opportunités d'achat. Les actions peuvent connaître de longues séquences haussières. Par conséquent, conserver des liquidités dans l'attente d'un repli des marchés peut se traduire par un coût d'opportunité considérable (passer à côté des rendements), comme le montre la simulation ci-dessus. De plus, nous savons par expérience chez Fisher Investments France que le meilleur moment pour acheter intervient souvent après des périodes de morosité marquée qui n'incitent guère les investisseurs à se positionner à l'achat. Nos recherches mettent en évidence une étroite corrélation entre le moral des investisseurs et les fluctuations récentes des marchés. Par conséquent, c'est souvent quand le moral des investisseurs est en berne que les actions sont bon marché. Dans cet environnement, on constate que de nombreux investisseurs préfèrent attendre les signes de rebond avant de déployer leurs liquidités excédentaires. Cependant, un accès de volatilité négative sur les marchés peut se terminer aussi vite qu'il a commencé et, au moment où le moral des investisseurs remonte, il se peut que l'occasion de réaliser des achats à bon compte soit déjà passée depuis longtemps.

Il y a de la place pour les liquidités dans un portefeuille diversifié mais, pour en déterminer les proportions, il vaut mieux commencer par définir vos objectifs d'investissement spécifiques, ainsi que votre tolérance au risque. Recherchez-vous une appréciation de votre capital sur le long terme et/ou avez-vous besoin de retirer de l'argent ? Avez-vous prévu d'effectuer un achat important à brève échéance ? Fisher Investments France considère que ces questions doivent vous aider à définir votre allocation d'actifs, autrement dit la répartition des actions, des obligations, des liquidités et d'autres types de valeurs dans votre portefeuille. En règle générale, nous considérons qu'il suffit d'avoir suffisamment de liquidités pour faire face aux dépenses sur un horizon de 3 à 12 mois. D'après nous, il convient de s'interroger sur l'utilité des liquidités excédentaires, à moins qu'elles ne soient affectées à un objectif spécifique et relativement proche dans le temps.

En dehors de l'épargne de précaution et de celle destinée à faire face à des dépenses de court terme, un excès de liquidités peut avoir une incidence négative sur les portefeuilles diversifiés, selon Fisher Investments France. Nous comprenons le désir de se prémunir d'une volatilité désagréable mais nous pensons que les investisseurs feraient mieux d'y réfléchir à deux fois. Plutôt que d'envisager les soubresauts des marchés comme quelque chose de négatif qu'il faut éviter à tout prix, il vaut mieux se dire qu'il s'agit de la contrepartie du rendement plus élevé des actions sur le long terme.[iv] Conserver trop de liquidités peut aboutir au final à une prise de risque diamétralement opposée en sacrifiant le rendement à plus long terme au profit d'une tranquillité d'esprit à court terme. La capacité d'un portefeuille diversifié à répondre aux besoins d'un investisseur peut ainsi s'en trouver compromise.

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Fisher Investments France est le nom commercial utilisé par Fisher Investments Luxembourg, Sàrl en France (« Fisher Investments France »). Fisher Investments Luxembourg, Sàrl est une société à responsabilité limitée constituée au Luxembourg sous le numéro B228486 et réglementée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (« CSSF »). Son siège social est sis à l'adresse suivante : K2 Building, Forte 1, 2a rue Albert Borschette, Troisième étage L-1246 Luxembourg.

Ce document reflète les opinions générales de Fisher Investments France et ne doit pas être considéré comme une recommandation personnalisée en matière d'investissement ou de fiscalité ni comme un reflet de la performance client. Rien ne garantit que Fisher Investments France maintiendra ces opinions, qui sont susceptibles de changer à tout moment si de nouvelles informations ou analyses lui sont communiquées ou en cas de réévaluation de celles-ci. Les informations contenues dans le présent document ne constituent en aucun cas une recommandation ou une prévision quant à l'évolution des conditions de marché. Elles sont fournies à titre purement indicatif. La situation actuelle ou future des marchés peut différer considérablement de celle présentée ici. De plus, aucune garantie n'est donnée quant à l'exactitude des hypothèses formulées à des fins d'illustration dans le présent document. L'investissement sur les marchés financiers comporte un risque de perte de tout ou partie du capital investi, et rien ne garantit que ce montant pourra être récupéré. Les performances passées ne sont ni une garantie ni un indicateur fiable des performances futures. La valeur de vos investissements et les revenus qui en découlent peuvent fluctuer au gré des évolutions des marchés financiers et des taux de change mondiaux.

[i] Source : FactSet, au 08/11/2021. Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), 1997-2021 (données disponibles dans leur intégralité).

[ii] Source : Banque de Norvège, Banque centrale européenne, Banque nationale du Danemark, Banque d'Angleterre, Banque de Suède, au 08/11/2021.

[iii] Source : FactSet, au 18/05/2021. Rendement total annualisé de l'indice MSCI World entre janvier 1970 et décembre 2020.

[iv] Voir la note iii.

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