"Que Choisir" critique l'immobilisme des banques... et l'envolée des tarifs

Selon l'enquête de l'association de consommateurs, les établissements rechignent à encourager la mobilité bancaire, mais ne se privent pas d'augmenter leurs tarifs.

Le constat est sans appel », estime Alain Bazot le directeur de l'UFC-Que Choisir, en découvrant les résultats de l'étude menée cet été par son association auprès de 1.746 agences de 110 banques françaises. En dépit des engagements pris en mai 2008, les établissements bancaires tardent, selon l'UFC Que Choisir, à faire bouger les lignes de la mobilité bancaire. Pourtant, les banques s'étaient engagées le 1e novembre 2009 auprès du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) à simplifier au plus vite la procédure lorsqu'un usager désire « changer de crémerie ».

Pour ce premier anniversaire, Alain Bazot n'a pas fait de cadeau : le délai pour effectuer la totalité du transfert d'un compte prend plus d'un mois dans 41 % des cas, au lieu des 5 jours initialement promis (voir illustration). L'accord prévoit également que la banque d'accueil prendra en charge les formalités administratives sur les opérations automatiques (prélèvement des impôts, de la facture de téléphone, virement mensuel aux enfants ou pour le paiement du loyer...). Selon l'étude, ce n'est pas le cas dans 60 % des agences visitées. Même proportion (61 %) en ce qui concerne la prise en charge par la banque d'accueil, notamment pour le changement de domiciliation.

Mobilité en berne

Pas étonnant que la mobilité bancaire en France soit en berne, avec un taux d'à peine 7,6 %, contre 8,6 % en moyenne en Europe. Et encore, le chiffre français inclut le changement d'agence au sein d'une même banque ! Les frais ponctionnés lors du transfert des produits d'épargne n'y sont pas non plus étrangers (PEA, PEL, livret A). Pour ce service, les établissements demandent la bagatelle de 300 euros en moyenne, à en croire l'UFC Que Choisir.

Cette problématique tarifaire est d'ailleurs au coeur de l'étude. « La jungle des tarifs rend la concurrence fictive », s'insurge Alain Bazot, qui a noté de nombreuses hausses entre 2004, date de la précédente étude, et 2009. Parmi elles, le prix d'une carte bancaire, qui a augmenté d'environ 10 % dans l'intervalle. Quant au coût des retraits dans des distributeurs concurrents, il a bondi de 62,9 %. Et il s'agit là d'une moyenne. Dans le détail, les tarifs varient du tout au tout selon la banque, voire même au sein d'un même réseau : jusqu'à 56,3 % d'écart de prix entre les caisses régionales du Crédit Agricole. « Combien de temps les banques vont-elles réussir à échapper à tout appareil législatif ? », interroge Alain Bazot, qui en appelle, une nouvelle fois, aux pouvoirs publics.

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