Les indices des notaires revus pour plus de précision

Les notaires ont publié pour la première fois des indices établis à partir des promesses de ventes, afin d'améliorer la pertinence de leurs statistiques.
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L'emballement des prix de l'immobilier dans la capitale ne se dément pas. Selon des chiffres révélés jeudi 9 décembrepar la Chambre des notaires de Paris, la hausse des prix de vente des biens immobiliers à Paris devrait approcher 20 % en rythme annuel sur l'année 2010. Les prix moyens au mètre carré, qui avaient déjà dépassé le record historique de 7.000 euros au troisième trimestre, devraient tangenter les 7.500 euros à la fin décembre. Les notaires prédisent que la hausse va se poursuivre au cours des premiers mois de 2011, les indices de prix de vente approchant alors un nouveau record à 8.000 euros/m2.

Ce chiffre n'est pas seulement « une énorme folie », comme le déplorait Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au Logement, mardi 30 novembre, lié notamment au déficit de logements dans la capitale. C'est aussi le premier indice ? et il est plus que temps ? délivré par les notaires à partir des promesses de vente ou « avant-contrats » signés trois mois avant les transactions définitives ? entre septembre et novembre 2010.

Ces données de 7.500 et 8.000 euros le mètre carré préfigurent ainsi les prix de vente définitifs qui devraient être enregistrés dans la capitale entre novembre 2010 et février 2011 dans la mesure où ils se traduiront alors sous forme d'actes notariés ? sauf renoncement des acquéreurs ou non-obtention de leurs prêts bancaires.

De fait, sous la pression de Benoist Apparu et de Christine Lagarde, qui ne pouvaient que constater la très grande divergence des statistiques sur les prix immobiliers et avec elle le manque de transparence des informations sur le logement, le notariat avait pris il y a un an l'engagement d'améliorer la « fraîcheur » des informations qu'il publie en calculant et en diffusant, au plus tard au printemps 2011, des indices issus des promesses de vente, qui ont la particularité d'être calculés suivant la méthodologie des indices notaires Insee en partenariat avec le conseil scientifique des indices.

La province en hausse aussi

Les notaires se sont livrés au même exercice de prévisionniste sur la province. « La projection sur le troisième trimestre 2010 montre une évolution trimestrielle des prix de 2,9 % en appartements anciens et de 5,2 % pour les maisons anciennes. Sur un an, les évolutions sont de respectivement 5,3 % et 8,9 %. » Ainsi, le rythme annuel d'augmentation des prix sur la période février 2010 - février 2011 devrait atteindre de 10 % à 15 %, soit un prix du mètre carré approchant 2.700 euros à Bordeaux, 2.450 euros à Nantes, 3.000 euros à Lyon, 2.250 euros à Rennes et 2.500 euros à Marseille. A Toulouse, les notaires attendent une hausse comprise entre 5 % et 10 % pour approcher les 2.350 euros et, à Brest, de 5 % pour avoisiner 1.450 euros.

Dans les grandes métropoles régionales, « c'est le dynamisme démographique et économique, notamment avec l'afflux d'étudiants et les phénomènes de décohabitation, qui est à la base des hausses, explique Me Pierre Bazaille, président de l'Institut notarial de l'immobilier. En outre, le trou d'air des prix immobiliers a été plus long, entre les printemps 2008 et 2009, en province qu'à Paris, et une bonne moitié de l'augmentation est en fait un rattrapage des prix. »

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