Tarifs bancaires : les promesses des établissements au banc d'essai

Les banques se sont engagées auprès de Christine Lagarde à afficher sur leur site Internet, au 1er janvier, une liste « standardisée » de 10 tarifs. Le bilan dressé par « La Tribune » et l'UFC Que Choisir est globalement positif.
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Depuis le 1er janvier, les banques sont censées publier sur leur site Internet le prix de 10 services « standard », définis il y a quelques mois avec le gouvernement. Objectif ? Renforcer la transparence des services bancaires et pourquoi pas, à terme, faire baisser des tarifs souvent jugés excessifs. La promesse semble avoir été tenue, d'après les observations de l'association de consommateurs UFC Que Choisir, ainsi que l'enquête menée par « La Tribune » sur les sites des 8 banques nationales (plus le CIC dont les caisses régionales adoptent toutes les mêmes tarifs) et 4 banques en ligne.

« Globalement, les banques ont joué le jeu », résume Maxime Chipoy, chargé de mission banque et assurance chez UFC Que Choisir, avant de nuancer : « il arrive que l'information soit difficile à trouver et on relève parfois des oublis. Certaines banques ajoutent aussi des informations pour faire apparaître des services qui sont gratuits chez elles... comme dans la plupart des banques », ajoute-t-il. Ainsi, le coût du prélèvement à l'unité est absent des sites de la Caisse d'Épargne et de celui du Crédit Agricole Centre Ouest. En revanche, ce dernier indique le coût du retrait en agence : gratuit, comme partout ailleurs ! La brochure est également difficile à trouver sur le site du Crédit Agricole Centre France, et le Crédit Agricole Anjou Maine ne fixe pas de limite à sa commission d'intervention. Quant au Crédit Agricole de Normandie, il oublie de faire figurer le prix du virement Internet.

Pour certains, cet « extrait standardisé » est aussi l'occasion de se faire... un peu de pub. Ainsi, Fortuneo ajoute plusieurs tarifs non demandés - et gratuits chez elle - dans la rubrique « commission d'intervention » et le Crédit Mutuel y intègre le tarif de ses packages bancaires.

Même constat, globalement positif, à l'issue du test réalisé par « La Tribune », qui a regardé combien de « clics » étaient nécessaires pour accéder au fameux extrait (voir tableau). Reste que le chemin n'est pas toujours intuitif. La mention « tarifs » ou « conditions tarifaires » se fait discrète, apparaît dans un coin, tout en bas, en gris clair sur fond blanc comme sur le site du Crédit Coopératif. Le lien vers l'extrait standardisé n'apparaît sur la page d'accueil que sur 3 des 13 établissements étudiés (CIC, Crédit Coopératif et Monbanq). Mention spéciale pour LCL où le fichier en « PDF » des tarifs s'ouvre sur la page des 10 principaux tarifs. La banque en ligne Monabanq remporte la palme de la mise en avant avec un petit phylactère repérable au premier coup d'oeil.

Cet extrait est censé améliorer la visibilité et faciliter la comparaison pour l'usager bancaire. De fait, on voit apparaître d'importants écarts de tarifs (voir tableau). La carte bancaire peut ainsi coûter de 0 à 50 euros par an selon les banques. Et, hors banques en ligne, l'écart de prix entre l'assurance moyens de paiement la moins chère et la plus onéreuse atteint 60 %.

Seule la banque en ligne ING fait carton plein, en affichant « gratuit » sur les 10 tarifs. A l'inverse, LCL et le CIC sont les seuls à facturer des virements externes en ligne (forfait annuel de 21 euros chez LCL, 34,8 au CIC). Quant au Crédit Coopératif, il ne propose pas encore ce service.

« Les banques ont respecté leurs engagements, pas plus », souligne l'expert de l'UFC Que Choisir, qui rappelle qu'à l'origine, il était question de faire figurer les tarifs des dix services standard en tête des brochures disponibles en agence. Le temps ayant manqué pour imprimer ces brochures dans les délais impartis, elles ont obtenu de publier cette liste sur Internet. « Mais dans 30 à 40 % des cas, le récapitulatif se trouve dans un document distinct des tarifs, parfois sur une page web différente », signale Maxime Chipoy. Pour lui, « dans ces conditions, rien n'empêcherait les banques de distribuer ce document d'une page dans les agences bancaires ».

Dès la fin janvier, cette liste standard devra figurer en tête des brochures tarifaires envoyées aux consommateurs. Des plaquettes dont le sommaire devrait d'ailleurs être commun à tous les établissements afin de faciliter la comparaison tarifaire.

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