Le retour de l'appétit pour le risque profite aux valeurs "recovery"

Les investisseurs, qui reviennent sur le compartiment des actions, portent leur intérêt sur les entreprises décotées en phase de redressement.
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Les investisseurs reprennent goût au risque. Selon le dernier sondage mensuel de Bank of America-Merrill Lynch auprès d'un panel de gérants mondiaux, l'engouement pour les actions n'a jamais été aussi important depuis près de 10 ans ! Une confiance retrouvée qui profite aux actifs les plus risqués. Les résurrections boursières de valeurs aux fondamentaux fragiles sont légion ces derniers temps. Alcatel-Lucent et Euro Disney il y a quinze jours, Archos et Atari la semaine passée... Les exemples se multiplient.

« Il fallait une confiance supplémentaire sur les marchés pour que les investisseurs reviennent sur des dossiers de moins bonne qualité », résume Philippe Lecoq, co-responsable de la gestion actions européennes chez Edmond de Rothschild AM. Une idée confirmée par Didier Roman, gérant chez Tocqueville Finance qui souligne que « les investisseurs se portent désormais sur les dossiers qui avaient été oubliés ». En clair, le marché privilégie les histoires de croissance bon marché, qui n'avaient pas été jouées depuis le rebond boursier amorcé en mars 2009.

« Après une « recovery » générale des marchés d'actions en 2009, les entreprises les plus exposées au rebond de la croissance mondiale ont été privilégiées l'an dernier. Aujourd'hui, la reprise boursière concerne les entreprises qui ont déployé d'importants efforts de restructuration depuis la crise et se mettent en bonne position pour gagner des parts de marchés », explique Diane Bruno, gérante chez Mandarine Gestion.

Phénomène de rattrapage

« Il est plus intéressant de se porter sur Alcatel-Lucent en meilleure santé financière et qui est désormais susceptible de gagner des parts de marché et faire progresser ses ventes que sur LVMH qui va, certes, continuer à délivrer de la croissance mais se paie désormais relativement cher » détaille Didier Roman.

Cela n'explique pas pour autant l'ampleur des mouvements enregistrés sur certains titres. Pour Fabrice Cousté, directeur général de CMC Markets, ils peuvent néanmoins résulter des volumes considérables traités sur les marchés dérivés concernant des instruments de couverture sur les actions. En outre, « toutes les mauvaises nouvelles ayant été intégrées dans les cours, la moindre annonce positive a un effet d'une ampleur considérable », constate Diane Bruno. Un phénomène de rattrapage dont il faut toutefois se méfier, prévient Philippe Lecoq. Et d'ajouter : « L'investisseur peut perdre la perspective du risque et se positionner sur un dossier de qualité très moyenne. Ce type de valeurs aux fondamentaux fragiles est souvent détenu par des investisseurs qui n'ont pas une stratégie de long terme. Cela engendre beaucoup de volatilité ».

 

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