Dépendance : l'assurance tarde à décoller

Seuls 5,5 millions de Français sont couverts, mais 56 % des 45-75 ans ont une bonne image de l'assurance-dépendance, selon une étude commandée par la FFSA.
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Lentement mais sûrement, les assureurs poussent leurs pions dans le débat sur la dépendance, avec l'espoir que la réforme attendue leur accordera une place de choix dans le financement de la perte d'autonomie. Un risque contre lequel seuls 5,5 millions de Français sont aujourd'hui couverts, selon les chiffres à fin 2010 publiés ce jeudi lors des Rencontres du Conseil d'orientation et de réflexion de l'assurance (CORA). Le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), Bernard Spitz, a saisi cette occasion pour présenter un sondage réalisé en mars par CSA auprès de 1.002 Français âgés de 45 à 75 ans. Signe d'une prise de conscience, 49 % d'entre eux se disent préoccupés par la dépendance, contre 42 % en 2006. La dépendance est considérée comme un sujet important sur lequel beaucoup de retard a déjà été pris (50 %), voire comme une priorité nationale urgente (34 %), seuls 15 % estimant que le sujet peut encore attendre ou qu'il est peu important. Pour 51 % des sondés, la prise en charge par l'État doit concerner « uniquement les personnes qui en ont le plus besoin », plutôt que « tout le monde à un niveau minimum » (43 %). Mais surtout, 79 % des sondés trouvent important de se prémunir contre le risque de dépendance le plus tôt possible, et 78 % pensent que l'État devrait encourager à le faire.

50 euros par mois

Pour Bernard Spitz, la conclusion ne fait aucun doute : « Le recours à l'assurance est plébiscité par les Français, et mérite donc d'être encouragé. » D'autant que, selon le sondage, 56 % des Français ont une bonne image de l'assurance-dépendance. « L'assurance est la solution la plus raisonnable et la plus consensuelle », martèle Bernard Spitz, soulignant que « les Français sont prêts à dépenser 50 euros par mois pour se couvrir ». Une affirmation sujette à caution, puisque les moins de 45 ans n'ont pas été interrogés.

Par ailleurs, 57 % des sondés restent défavorables (dont 33 % pas du tout favorables) à l'idée d'une assurance obligatoire. Le rejet est certes moins marqué chez les 65-75 ans (49 %), mais ce constat conduit à penser, a contrario, qu'il serait encore plus élevé chez les moins de 45 ans. Enfin, parmi ceux qui sont favorables à l'obligation, seuls 24 % souhaitent qu'elle ne s'applique qu'à partir d'un certain âge, comme l'avait préconisé le rapport Rosso-Debord en évoquant un seuil à 50 ans. Mais, là encore, on peut penser que cette option, visant à éviter de ponctionner les jeunes générations au bénéfice des anciennes, serait nettement mieux perçue par les moins de 45 ans.

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