L'intérêt des oeuvres d'art n'est pas seulement fiscal

Alors que la fiscalité dorée des oeuvres d'art est débattue ce mardi, les professionnels rappellent les atouts de ce placement en matière de diversification.
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Jamais l'art n'aura fait autant parler les hommes politiques. Ce mardi est débattue en séance publique l'intégration des oeuvres d'art dans l'assiette de l'ISF, alors qu'elles en étaient jusque-là exclues. Cet amendement, déposé par le député Marc Le Fur, divise la classe politique. Frédéric Mitterrand et François Baroin y sont farouchement opposés, Éric Besson et Jean-Louis Borloo favorables.

En plus de l'exonération sur l'ISF, les oeuvres d'art bénéficient aussi d'une fiscalité dorée sur les plus-values : à peine 5 %, contre 31,3 % pour les autres placements. Voire moins : à condition de produire la facture ou le bordereau d'acquisition, le propriétaire d'une oeuvre d'art bénéficie d'un abattement de 10 % par an sur la plus value à partir de 2 ans de détention. Au bout de 12 ans, il est donc totalement exonéré.

Mais l'art peut aussi être un bon placement en soi. Selon BNP Paribas Wealth Management, la valeur d'une oeuvre ne peut que progresser, à condition de miser sur les valeurs sûres. « C'est pourquoi dans notre catalogue ne figure pas d'art contemporain », explique Antoinette Leonardi, responsable du département art chez BNP Paribas Banque Privée. Autrement dit, mieux vaut privilégier les oeuvres les plus accessibles des grands noms de l'art moderne comme Picasso, Matisse ou Modigliani (signature, esquisse, croquis, sculpture à tirage limité...) plutôt qu'un contemporain à la mode. « Il faut mettre la main sur une oeuvre, même mineure de l'artiste, à l'annonce d'une exposition au fort retentissement. Elle peut valoir rapidement jusqu'à cinq fois plus », conseille Yannick le Guern, président de Golden Brain, une société qui s'occupe d'investir pour le compte de particuliers.

Mutualiser l'achat

Sur le long terme, contrairement aux idées reçues, le placement « art » est moins erratiques que la Bourse (voir illustration). Les fonds (« AI Art Fund » de la Société Générale Asset Management, Fine Art Fund à Londres) ou les sociétés, comme Golden Brain, se multiplient d'ailleurs sur ce créneau. Ce qui permet de mutualiser et donc d'acheter des oeuvres que l'on ne pourrait pas s'offrir seul. Reste que le ticket d'entrée s'élève tout de même à quelques dizaines de milliers d'euros.

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