Au cours des derniers mois, la société de gestion BDL Capital Management a étoffé son équipe en recrutant deux analystes. Ceux-ci vont participer au travail de sélection de valeurs européennes, coeur de métier de la firme. Le fonds BDL Convictions, éligible au PEA, a été créé il y a trois ans. Sur la période, il est parvenu à progresser de plus de 40 % alors que son indice de référence, l'Euro Stoxx 600, a enregistré une baisse de 2 %.

L'équipe doit cette bonne performance à une approche classique : « Nous ne retenons que les entreprises dont les niveaux de valorisation sont faibles et dont les perspectives restent favorables. Ainsi, nous misons actuellement sur des valeurs qui ne seront pas pénalisées par la résurgence attendue de l'inflation en Europe », explique Thierry Dupont, le directeur général et cofondateur, avec Hughes Beuzelin, de BDL Capital Management.

Actuellement, Henkel, Reckitt Benckiser Group et Compass Group figurent parmi les premières lignes du portefeuille, chacune représentant 5 à 6 % de l'actif géré. Au total, une trentaine de titres ont été retenus, principalement sur trois secteurs qui représentent à eux seuls plus de la moitié des fonds investis : l'industrie, les loisirs et les produits cosmétiques ou d'entretien. Parmi les convictions fortes, Reckitt Benckiser est un groupe qui, pour reprendre les termes du gérant, Hughes Beuzelin, profite « de l'activité sexuelle et de la dépendance à la drogue dans un cadre légal ». En effet, Reckitt Benckiser est le propriétaire de la marque Durex qui détient 30 % du marché des préservatifs au niveau mondial et fabrique du Suboxone, un médicament qui permet de combler les effets de manque qui, par exemple, suivent la consommation de produits opiacés pour des raisons de santé.

« C'est typiquement le genre de modèle économique dont nous souhaitons être actionnaires mais dont le cours de Bourse est généralement trop élevé. Or, le titre a récemment baissé. Nous en avons donc profité pour nous positionner dans la mesure où nous gardons toute confiance quant aux perspectives du groupe », précise le gérant, qui exclut en ce moment les valeurs bancaires et pétrolières, soumises à trop d'aléas.