Le capital-risque se réconcilie avec les entreprises du Net

Nombre de sociétés du Web ont aujourd'hui prouvé leur capacité à être rentables. De quoi augmenter sensiblement les perspectives de rendement des fonds actionnaires.
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Oublié l'effondrement de la bulle Internet au début des années 2000! La Toile et le capital-risque - qui finance les start-ups de la high-tech - font à nouveau bon ménage. Pour la première fois depuis onze ans, le secteur Internet a concentré l'essentiel des investissements des capital-risqueurs français, au premier semestre (voir infographie), devant les technologies de la santé et les éditeurs de logiciels, selon l'indicateur Chausson Finance.

Si Internet revient en grâce auprès du capital-risque français, c'est parce qu'il peut aujourd'hui l'aider à améliorer sa rentabilité. Ce qui ne serait pas du luxe : le capital-risque français demeure en très petite forme, avec un taux de rendement interne (TRI) moyen négatif, de - 2,7 %, en 2010, selon l'Association française des investisseurs en capital. Le « venture » européen ne se porte guère mieux, avec un TRI moyen lui aussi négatif, de - 1,9 %, l'an dernier. Mais « Internet va rendre de nombreux fonds de capital-risque européens rentables », affirmait récemment dans la lettre « Capital Finance », Benoît Grossmann, président du directoire d'Idinvest Partners, présent au capital de stars du web comme Meetic, et fort d'un TRI moyen de 25 %. Le dirigeant invoquait notamment des « entrepreneurs plus matures. »

Fondamentaux rationnels

« Les fondamentaux du secteur Internet sont beaucoup plus rationnels qu'au début des années 2000, quand les sociétés affichaient de grandes promesses irréalisables », lui fait écho Geoffroy Dubus, associé chez Gimv. La société d'investissement européenne, qui s'est illustrée fin août en apportant 14,85 millions de dollars au site de médias sociaux Ebuzzing, dégage un TRI moyen de 12,2 %. Conséquence de l'assagissement des patrons de l'Internet, nombre d'entreprises du Web ont aujourd'hui prouvé leur capacité « à dégager une forte croissance et à être rentables », indiquait récemment Sabine Fillias, associée chez Chausson Finance. Une rentabilité d'autant plus forte que « dans l'Internet, les investissements portent essentiellement sur le marketing. Il est donc facile de les « découper » dans le temps, contrairement à l'industrie de l'électronique, qui requiert d'entrée de jeu de lourds investissements », ajoute Arnaud Leclercq, de Gimv.

De fait, le site Priceminister dégageait une marge d'exploitation de 16,5 %, lors de son rachat par son concurrent japonais Rakuten, en 2010. Cette marge a permis aux actionnaires de Priceminister - parmi lesquels les fonds Quilvest et Atlas Venture - de se vendre 200 millions d'euros, soit 30 fois le résultat d'exploitation. De quoi faire rêver les fonds présents au capital de futurs succès du Web, surtout que « la mise de départ est beaucoup plus faible dans l'Internet que dans l'électronique, par exemple », souligne Geoffroy Dubus.

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