La diversification aura pris un peu plus d'un an à Cacolac. Mais depuis le printemps dernier, c'est fait : la PME basée depuis 1954 à Léognan (Gironde), célèbre pour sa boisson lactée au cacao, met du vin en canettes d'aluminium, grâce à un procédé technologique breveté appartenant à son partenaire australien Barokes (rebaptisé Vinsafe International en Europe). Les ventes de ces canettes de 187 ou 250 ml ont commencé en avril dernier, en Asie et au Royaume-Uni, sous les couleurs de son partenaire. Les débuts sont très prometteurs, à, en croire la société restée familiale jusqu'en mars 2011, date de sa reprise par le holding agroalimentaire Trixaim Investissements.
« Nous cherchions de nouveaux produits pour exploiter au mieux les capacités de production de notre usine qui peut produire 90 millions de petits emballages par an et tourne aujourd'hui à 20 millions. Atout décisif, Cacolac est installée au c?ur du Bordelais, à Léognan, dans la très réputée appellation Pessac-Léognan », souligne Christian Maviel, directeur de Cacolac. De son côté, la société Barokes a acquis une réelle légitimité dans le secteur : elle vend du vin en canettes depuis une dizaine d'années. Son procédé permet de bien conserver le vin en canettes, sans en altérer le goût. Ce conditionnement aurait d'ailleurs suscité l'intérêt de plusieurs producteurs français de vin lors des récents salons Vinexpo.

Le juteux marché des vins aromatisés

La gamme de vins en canettes Barokes est bien diversifiée avec six vins (tranquilles et pétillants). Du rouge, du blanc et du rosé. Les consommateurs étrangers semblent séduits. D'ici la fin de l'année, Cacolac et Barokes devraient écouler pas moins d'un million de canettes de vin. « En 2013, nous espérons atteindre les 3-4 millions de canettes », avance Christian Maviel. Le marché ciblé est large : la grande distribution, mais aussi le secteur CHR (café, hôtellerie, restauration). « Il y a un super accueil, aucun blocage culturel sur le fait de boire du vin en canettes », s'enthousiasme le dirigeant.
Christian Maviel rêve de connaître le même succès que les bag in box. « Une fois emballé, le vin ne bouge pas et est garanti pendant cinq ans. C'est intéressant pour des pays lointains », souligne-t-il. Le prix aussi se veut attractif : entre 1 et 1,50 euro. D'autant, qu'il n'est pas de question de proposer du « bas de gamme ». Le vin, issu des vignes de Bordeaux ou du Languedoc-Roussillon, correspond à la « moyenne gamme ».
Si aujourd'hui ce vin en canettes est surtout destiné à l'export, il devrait débarquer en France en 2013 ou 2014. Mais, ce qui fait aussi espérer Christian Maviel, ce sont les vins aromatisés, très en vogue sur d'autres continents : rosé au pamplemousse ou à la cerise, vin blanc à la pêche, vin rouge à la fraise de Marmande ou à la mûre... « Nous sommes prêts à inonder le marché. J'y crois beaucoup », assure le directeur de Cacolac. A consommer avec modération...