Traitement des déchets : Innoveox signe ses premiers gros contrats en France

Créée en 2008, cette start-up bordelaise a développé une technologie unique au monde. Par un processus type « cocotte minute », elle est capable de transformer des déchets industriels liquides dangereux en eau. Aujourd'hui, elle voit arriver des contrats de plusieurs millions d'euros avec les grands groupes du monde entier. Son marché potentiel est de 9 milliards d'euros.
La technique de la start-up consiste à soumettre les produits liquides toxiques à une forte pression (250 bars) et une chaleur supérieure à 374 degrés, puis à injecter de l'oxygène, qui va venir détruire toute la matière organique. Le tout a un coût inférieur ou égal aux incinérateurs classiques. ©Thierry-SAMUEL1441

L'oxydation hydrothermale supercritique. Derrière ce nom barbare se cache une technologie qui va révolutionner un marché très important, celui des déchets. Jusque là, aucune société n'était capable de traiter les déchets les plus dangereux de manière écologique. Innoveox, jeune société bordelaise, réussit à les réduire en eau... Sa technique consiste à soumettre les produits liquides toxiques à une forte pression (250 bars) et une chaleur supérieure à 374 degrés, puis à injecter de l'oxygène, qui va venir détruire toute la matière organique. Le tout a un coût inférieur ou égal aux incinérateurs classiques. C'est le fruit de quinze ans de recherches avec le CNRS, qui détient les brevets, et le laboratoire ICMCB (Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux), dont la renommée est internationale.
Le processus est au point. La start-up en a fait la preuve en installant il y a deux ans sa première unité industrielle à Arthez-de-Béarn, près de Pau, qui traite 100 litres à l'heure. Un investissement de 2,8 millions d'euros, soutenu notamment par la Région Aquitaine, qui va rapporter très, très gros. Ainsi, en décembre, 2011, Innoveox a signé un contrat de développement commercial d'une valeur potentielle de 200 millions d'euros avec la société personnelle de l'un des membres de la famille royale du Qatar. Objectif : installer 72 unités de traitement sur place d'ici 2017.

Un marché cible de 9 milliards d'euros

Les grands groupes industriels du monde entier s'intéressent à Innoveox. Plusieurs sociétés du CAC 40 ont déjà expérimenté sa technologie. Les pré-commandes proviennent du Canada, du Koweit... Les contrats à venir se chiffrent en millions d'euros. La start-up vient d'enregistrer un contrat, dont le montant est confidentiel, avec Total exploration et production à Lacq, dans le Béarn pour traiter des résidus pétroliers complexes. En outre, « nous venons de signer un pré-contrat de 10 millions d'euros sur dix ans avec un très grand nom de la chimie », révèle Jean-Christophe Lépine, le PDG d'Innoveox.
Mais, pour grandir et exporter son savoir-faire, cette jeune société prometteuse a besoin de beaucoup d'argent. Jean-Christophe Lépine a déjà levé 6 millions d'euros de fonds et boucle actuellement une deuxième levée de fonds de 15 millions d'euros. « Le Qatar et un fonds chinois sont intéressés », dévoile Jean-Christophe Lépine, qui veut d'abord continuer à se développer en France. Pour ne pas se faire doubler, la start-up continue aussi à investir dans la recherche en partenariat avec les plus grands : Air Liquide, Airbus, le chimiste Arkema...
D'autant, que de nouveaux horizons s'ouvrent. « Nous avons des demandes concernant le traitement des boues urbaines, dont nous parvenons même à détruire les micropolluants à 99,9% », explique le PDG. En outre, la PME travaille notamment sur un programme de récupération de la fibre de carbone et du silicium des panneaux photovoltaïques. Le marché cible d'Innoveox (déchets dangereux issus du pétrole, de la pétrochimie, chimie, pharmacie), est colossal : 9 milliards d'euros. « Au total, le marché mondial représente 477 millions de tonnes par an, soit 68 kilos par habitant », précise-t-il.
 

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Commentaire 1
à écrit le 26/06/2013 à 14:49
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Juste un grand bravo à cette société. En espérant que les socialistes ne la feront pas fuir à l'étranger

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