Avec le Galicia, Brittany Ferries s’ancre dans le futur

Depuis le 2 décembre, le Galicia, nouveau navire économe en CO2 de la Brittany Ferries, assure la liaison Portsmouth-Santander et Portsmouth-Cherbourg. L’arrivée de ce navire s’inscrit dans le cadre du renouvellement de la flotte et de la volonté de modernisation de la compagnie maritime, fragilisée par la crise sanitaire et l’impact du Brexit. Le Galicia est le premier d’une série qui sera complétée par deux sisterships au GNL à l’horizon 2023.
Le Galicia dispose de moteurs équipés d’épurateurs de gaz d’échappement visant à éliminer l’oxyde de soufre et à émettre moins de CO2.
Le Galicia dispose de moteurs équipés d’épurateurs de gaz d’échappement visant à éliminer l’oxyde de soufre et à émettre moins de CO2. (Crédits : Brittany Ferries)

Pour la Brittany Ferries, la présentation inaugurale le 27 novembre du Galicia a marqué un grand moment. L'arrivée dans la flotte de ce navire de nouvelle génération ne coïncide pourtant pas avec une période faste. En 2020, la compagnie basée à Roscoff et battant pavillon français (2.000 marins, 2.400 à 3.000 collaborateurs) n'aura transporté que 610.000 passagers contre 2,6 millions d'ordinaire et 160.000 camions.

Deux liaisons hebdomadaires

Mais au travers du Galicia, l'entreprise souhaite s'ancrer dans le futur et la modernité. Long de 215 mètres et disposant de 3.000 mètres linéaires de garage (soit 155 camions), le Galicia devient le plus grand navire de la flotte. Il va permettre à la compagnie maritime, fragilisée par la crise sanitaire et l'impact du Brexit, de consolider sa liaison entre le Royaume-Uni et l'Espagne pour une clientèle à 90 % britannique et d'accroître sa capacité de voyageurs de 10 % et de 28 % pour le fret. Chaque année, 40.000 camions voyagent en ferry sur l'axe Royaume-Uni-Espagne. Le Galicia a effectué sa première traversée commerciale entre Santander et Portsmouth le 2 décembre dernier. En période pleine, il assurera deux liaisons hebdomadaires Cherbourg/Portsmouth et Portsmouth/Santander.

« Le contrat, signé il y a trois ans, avec le groupe suédois Stena RoRo prévoit un affrètement de cinq ans sous pavillon français, avec option d'achat. Le Galicia est un navire de classe E-Flexer construit au chantier naval CMJL (China Merchants Jinling Shipyard) de Weihai en Chine. Il sera complété par deux sisterships à l'horizon 2023, le Salamanca dans un an et le Santoña en 2023. Tous deux fonctionneront au GNL. Le renouvellement et la modernisation de notre flotte font partie intégrante de notre plan de relance sur cinq ans » précise Christophe Mathieu, président du directoire de Brittany Ferries.

Cet investissement global de 450 millions d'euros, engagé avant la crise, incluait initialement aussi la construction pour 2020 d'un premier navire propulsé au GNL, le Honfleur, dont la commande a été annulée en juin dernier en raison des difficultés persistantes du chantier naval allemand.

Bouffée d'oxygène et baisse de l'empreinte carbone

La Brittany Ferries, qui prévoit une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 250 millions d'euros cette année (sur 469 millions d'euros annuels) et a mis au chômage partiel une partie de ses équipages (sept bateaux sur douze sont à l'arrêt), identifie le ferry comme un mode de transport pertinent dans le monde post-Covid-19. Avec le Galicia, elle se déclare à même de répondre aux attentes des clients en termes de « sécurité, tourisme durable et proximité ».

La taille du navire permet de transporter 1.000 passagers (deux fois plus que le précédent navire) et plus de marchandises tout en consommant moins de carburant. D'une vitesse de 22 nœuds, le Galicia offre plus de « confort, moins de bruit, moins de vibrations et moins d'émissions atmosphériques ». Selon la compagnie maritime, les aspects environnementaux ont été au cœur de la conception du navire. Le Galicia est doté d'une coque destinée à améliorer son efficacité et dont la peinture au silicone réduit la consommation de carburant (-32 %).

« Accueillir un tel navire va redonner de l'énergie à tous, c'est une bouffée d'oxygène qui projette l'entreprise dans l'avenir », ajoute Christophe Mathieu. Au sens propre comme au figuré : le Galicia dispose de moteurs équipés d'épurateurs de gaz d'échappement visant à éliminer l'oxyde de soufre et à émettre moins de CO2.

« Notre ambition est de baisser l'empreinte carbone de nos lignes », renchérit Frédéric Pouget, directeur du pôle maritime. « Avec une flotte de trois E-Flexer en 2023, la Brittany Ferries sera en mesure de réduire de 46 % ses émissions de CO2 par passager. »

Désormais adhérente du label green Marine Europe, l'entreprise entend tenir une mission environnementale inscrite dans le long terme. « On ne peut être à la pointe de la technologie qu'avec des navires neufs et propres », conclut Frédéric Pouget.

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Commentaire 1
à écrit le 11/12/2020 à 19:24
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Le GNL(méthane) génère moins de CO2 et quasiment pas de SO2 que les carburants maritimes habituels. Un porte conteneurs a été fabriqué en France, me semble, au GNL, y en a d'autres en commande (cocorico ?). Pour aller à l'ile Gotland en Suède (3h30 ...

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