Cosmétique de luxe : pourquoi Sisley résiste au Covid 19

Le groupe de cosmétique de luxe, dont le site de production du Loir et Cher envisage une extension à moyen terme, tire son épingle du jeu cette année malgré la crise sanitaire. L’innovation et l’ancrage de cette ETI familiale sur son territoire en constituent les principales explications.
Les produits Sisley, présents dans 100 pays, sont fabriqués au sein du site de production ultra-moderne près de Blois.
Les produits Sisley, présents dans 100 pays, sont fabriqués au sein du site de production ultra-moderne près de Blois. (Crédits : Reuters)

Philippe d'Ornano anticipe un chiffre d'affaires légèrement dégradé en 2020. De 780 millions d'euros réalisés en 2019 dont 80% à l'export, ce dernier devrait seulement reculer de 5%, « c'est moins que nos concurrents de même taille », se félicite le président de Sisley. Sa famille détient 100% du capital de cet empire de cosmétique haut de gamme fondé en 1972 par son père Hubert. Sisley, qui n'est pas côté en Bourse, développe trois gammes de produits, majoritairement des crèmes de soins, mais aussi du maquillage et des parfums. Employant 4.700 salariés dans le monde, dont 1.100 en France, le groupe est le leader mondial des produits de soins de luxe, devant Clarins, Lancôme et Estée Lauder.

Les résultats corrects de Sisley en 2020, année compliquée pour la filière cosmétique très dépendante des ventes à l'international, s'explique d'une part par la stratégie inscrite sur le long terme de la société. Ainsi, le groupe a investi au total 65 millions dans la modernisation de son unité de production de Villebarou, reprise aux laboratoires Aleyris en 2001, où sont fabriqués les produits de soins, de maquillage et capillaires. Depuis le rachat, le site, qui employait 45 salariés, a vu son effectif croître à 250 en 2020. Illustration récente de cet ancrage sur son territoire, Philippe d'Ornano est l'un des initiateurs du nouveau club régional des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) inauguré vendredi 9 octobre au château de Blois sous l'égide du président de la région, France Bonneau. D'autre part, l'ADN de Sisley dès sa création, de n'utiliser que des principes actifs naturels pour ses produits, s'avère aujourd'hui un atout essentiel. Enfin, dans un marché affecté par la crise sanitaire depuis six mois, Sisley n'a d'autre choix que d'innover et de faire gonfler l'offre. Le groupe, qui s'est diversifié en 2018 dans le capillaire avec le lancement de la gamme Hair rituel, réfléchit ainsi aux lancements de nouveaux produits l'année prochaine.

Pas de frein sur les recrutements

Grâce à cette stabilité, les dirigeants de Sisley n'excluent pas une extension significative à moyen terme du site de production de Villebarou près de Blois. Le groupe dispose d'une réserve de foncier exploitable d'environ 10.000 m2 autour des locaux actuels de 18.000 m2, soit une augmentation possible de 50%. La croissance de la nouvelle ligne de produits capillaires fabriqués en Loire et Cher, qui serait de 20% depuis son lancement, est directement reliée à ces projets d'agrandissement. Ces derniers restent toutefois conditionnés aux résultats du 4e trimestre, période phare pour la cosmétique, qui pourraient être impactés par la deuxième vague de Covid 10. Pour autant, le coronavirus n'a pas freiné les recrutements au sein de Sisley. Le groupe a ainsi embauché près de 70 salariés entre janvier et août sur ses quatre sites, qui outre la production à Villebarou, comptent le siège et l'entité de vente à Paris, ainsi que le pôle logistique à Saint-Ouen l'Aumône dans l'Oise.

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