Avec 28% de voix exprimées en faveur de son candidat, un conseiller municipal de Saint-Rémy sur Avre (28) inconnu, le Rassemblement national terminerait à nouveau en tête du premier tour, si les élections régionales avaient lieu dimanche. Pour autant, le score d'Aleksandar Nikolic, 34 ans, ne progresse pas dans les intentions de vote exprimées courant mai par un panel de 1.000 électeurs du Centre Val de Loire. Il se situe même de deux points en deçà du résultat enregistré en 2015 par Philippe Loiseau. Le précédent candidat du Rassemblement national avait ainsi obtenu près de 31% des suffrages au premier tour des élections régionales il y a six ans.
La principale surprise du sondage Ipsos concerne le recul enregistré par le président sortant François Bonneau (PS). Tout en bénéficiant d'une bonne image (63% des sondés jugent satisfaisant le bilan de la majorité régionale), il n'est paradoxalement crédité que de 19% des voix au premier tour, soit cinq points de moins qu'en 2015. A ce titre, François Bonneau est distancé par le ministre chargé des relations avec le Parlement, Marc Fesneau (Modem-LREM), qui atteint 21% des intentions de vote. Il devance en revanche le candidat de la droite (LR) et député de l'Indre, Nicolas Forissier, qui termine en quatrième position avec 16%.
Progression écologiste de 5%
Le mauvais score de François Bonneau semble dû en premier lieu à une usure de l'équipe sortante. Le président, qui postule pour un troisième mandat, est de surcroît handicapé par près d'un quart de siècle (23 ans) de gestion socialiste à la tête de l'exécutif régional. Avant lui, de 1998 à 2007, l'ancien ministre de l'Economie Michel Sapin ainsi que les hiérarques régionaux de gauche Alain Rafesthain et Jean Germain ont dirigé la collectivité. La montée en puissance d'EELV depuis les élections municipales de mars 2020 écorne aussi le résultat du premier tour de François Bonneau. A nouveau candidat, l'écologiste Charles Fournier, par ailleurs vice-président du conseil régional, séduirait cette fois 11% des électeurs, soit 5 points de plus qu'en 2015.
Marc Fesneau, favori pour l'emporter
Dans un contexte de ballotage pour l'instant défavorable pour François Bonneau, l'issue du scrutin dépendra en partie des alliances entre les deux tours. Avec 37% d'intentions de vote sur le papier, Marc Fesneau, potentiel candidat unique du centre et de la droite, semble favori pour l'emporter le 27 juin face à la « coalition » de la gauche, en retard de 7 points avec 30% des suffrages. Reste à savoir si le Rassemblement national, qui se maintiendra au second tour, épuisera dès le 20 juin son capital de voix comme il y a six ans, ou disposera de réserves lui permettant de virer en tête.
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