Eurasanté, 3e pôle santé de France, explose ses records en 2021

Surfant sur des résultats exceptionnels, la filière santé des Hauts-de-France compte booster ses effectifs de 25%, pas moins, d'ici à 2025 pour atteindre 40.000 salariés contre 32.000 aujourd'hui. L'année 2021 a en effet battu des records non seulement en nombre d'implantations-extensions mais aussi en nombre de jeunes pousses incubées, sans parler de l'effervescence en termes de projets de développements d'entreprises.
En 2021, pas moins de 1,5 milliard d'euros ont été investis dans la filière santé des Hauts-de-France, « laissant envisager la création de 3.500 emplois dans les trois ans ».
En 2021, pas moins de 1,5 milliard d'euros ont été investis dans la filière santé des Hauts-de-France, « laissant envisager la création de 3.500 emplois dans les trois ans ». (Crédits : kkolosov via Pixabay)

« Les bonnes nouvelles sont nombreuses, c'est l'année de l'accélération », se réjouit Étienne Vervaecke, directeur général d'Eurasanté, le pôle de la filière régionale santé et nutrition, qui compte près de 1.100 entreprises. Le plan France Relance a joué un rôle primordial dans ce dynamisme inédit : en 2021, pas moins de 1,5 milliard d'euros ont été investis dans la filière régionale, « laissant envisager la création de 3.500 emplois dans les trois ans », prévoit-il.

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Un pôle d'excellence d'envergure européenne

Avec 33 implantations (19 implantations et 14 extensions), le parc d'activité d'Eurasanté poursuit sa progression. Il compte 200 entreprises actuellement, contre 170 fin 2019 et 190 fin 2020.

Pour mémoire, Eurasanté est un pôle d'excellence d'envergure européenne de la Métropole européenne de Lille (il est situé sur les communes de Lille et de Loos) et dédié aux recherches liées aux biotechnologies, à la santé et à la nutrition.

Parmi les extensions importantes à Eurasanté en 2021, il y a Lattice Medical, qui a mis au point la première bio-prothèse personnalisée pour une reconstruction mammaire naturelle et entièrement résorbable.

Ou encore X'Prochem, spécialisé dans la synthèse chimique de protéines thérapeutiques, qui souhaite « relocaliser la fabrication de principes actifs en France, d'ici la fin de l'année », annonce son CEO, Reda Mhidia.

Et enfin Vaxinano (lauréate du concours régional "10.000 startups pour changer le monde", organisé par La Tribune), qui développe de nouveaux vaccins pouvant être administrés par voie nasale, bloquant le pathogène dès la porte d'entrée dans le corps humain et ne nécessitant pas d'adjuvant. Ses vaccins nasaux reposent sur des nanoparticules biosourcées (amidon et lipides) capables de traverser le mucus et qui font office de barrière contre les virus.

Pour faire face à ce développement, un nouveau bâtiment de 3.600 m² accueillera le Hub Eurasanté à l'été 2024. Une usine-école, sur 700 m², y permettra de former 1.500 collaborateurs chaque année.

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De nombreuses pépites en développement

Au-delà du périmètre d'Eurasanté, d'autres entreprises du secteur continuent leur développement, portées par le plan France Relance. Et les exemples de manquent pas.

Diagast, filiale de l'Établissement français du sang (EFS), relocalise ainsi sur son site de Loos une partie de sa production de dispositifs médicaux pour la sécurité transfusionnelle. Innobiochips va mettre en place une unité de production de tests de diagnostics innovants de la Covid-19. X'Prochem investit 4 millions d'euros pour produire des principes actifs à visées thérapeutiques. Lipofabrik décroche un financement pour produire à grande échelle son projet LiFeTech, avec une ligne de fermentation industrielle. MacoPharma va pouvoir concrétiser son projet STAFF (pour SoluTion Automatisée de Fabrication de Filtres), avec un investissement de 3,6 millions d'euros sur le site de Tourcoing. Cousin Surgery compte développer de nouvelles capacités de production tout en relocalisant l'ensemble de la chaîne de production dans les Hauts-de-France.

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Le bio-incubateur accompagne 91 projets, dont une société indienne

Autre bonne nouvelle, cette fois pour le bio-incubateur, qui fête d'ailleurs ses 20 ans. Il accompagne actuellement un nombre record de 91 projets (34 arrivés en 2021) dont la moitié sont liés à la recherche académique. Grâce à son label international de French Tech Ticket, pour la première fois une société indienne a posé ses valises à Lille : Niramai, développant un logiciel de détection ultra-précoce du cancer du sein. Autre record pour le bio-incubateur en 2021 : 8,1 millions d'euros de levées de fonds enregistrés (contre 2 millions en 2020).

L'incubateur Euralimentaire fait aussi carton plein

Du côté de l'incubateur Euralimentaire, c'est d'ailleurs aussi le carton plein. Depuis son lancement en 2017, le site d'excellence dédié aux produits alimentaires a déjà accueilli 72 porteurs de projet. Ce qui a donné naissance à 35 entreprises avec près de 200 emplois, via 12 millions d'euros de fonds levés, dont 4 millions rien qu'en 2021.

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L'incubateur Eurasenior dédié à la "silver économie", une première en Europe

Face à la hausse du nombre de projets liés à la « silver économie », Eurasanté a également lancé l'incubateur Eurasenior, une première en Europe. « La pandémie a en effet révélé de nouveaux besoins pour rompre l'isolement des seniors tout en préservant leur santé », souligne son directeur général. En partenariat avec l'Université d'Artois, l'incubateur Eurasenior ira même jusqu'à proposer un diplôme universitaire de silver entrepreneur.

« Cette dynamique s'inscrit également dans un contexte favorable lié à la création, à la Sécurité sociale, d'une nouvelle branche dédiée à l'autonomie et dotée en 2021 de 31,6 milliards d'euros pour les personnes âgées ou en situation de handicap ». L'incubateur accompagne d'ores et déjà 20 start-up. Avec certains projets prometteurs comme Eppur, co-fondée par Colin Gallois (lui aussi lauréat du concours régional 10.000 startups 2022 de La Tribune), qui a mis au point un système de freinage qui s'adapte à n'importe quel fauteuil roulant.

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Recyclo-Tech, chambre d'hôpital éco-conçue et nouveau fonds d'investissement

Et ce n'est pas terminé. « Eurasanté lance trois initiatives : d'ici la fin d'année, une "recyclo-tech" pour reconditionner et réemployer les aides techniques en santé usagées (comme les fauteuils roulants par exemple), une expérimentation autour d'une chambre d'hôpital éco-conçue et la création d'un second fonds d'investissement "De la fourche à la fourchette" en complément de CapTech Santé Nutrition », énumère Étienne Vervaecke qui entend ainsi lutter contre « les inégalités flagrantes dans l'accès aux fonds, trop d'argent étant encore fléché directement en Île-de-France ».

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Commentaires 2
à écrit le 20/03/2023 à 10:03
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Bonjour, Les dons sont mal notés par les employeurs, interdits durant le temps de travail même si la loi Di que, je ne parle pas des plaquettes 2h et plus. Nous sommes condamné à aller donner à 19h bref, il y a à aussi un coût, un docteur intérimair...

à écrit le 25/02/2022 à 10:39
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Il est logique que le secteur soit znthousiaste tandis qu'il se fait des centaines de milliards sur un produit de phase trois. Tout devient possible du coup.

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