Les conditions de la croissance parisienne

Comment attirer plus de start-up mais aussi plus de sièges sociaux de grandes entreprises internationales, de touristes et de salariés : tel est le défi actuel de l'agglomération parisienne. La conférence de la CCI-Paris/La Tribune a tenté d'y apporter des réponses stratégiques à partir d'un rapport de Jean Michel Bouchiat "Priorité au dynamisme économique de Paris"
Les intervenants à la conférence de la CCI-Paris/La Tribune : « Le Pari (s) d'une nouvelle croissance », qui s'est tenue le 30 septembre à la Bourse du Commerce.

Si la « ville lumière » fait toujours rêver, pas question de laisser Paris devenir un simple musée, figé dans sa splendeur passée. Forte d'une économie diversifiée, fondée aussi bien sur des activités stratégiques (finance, conception, conseil) que culturelles et touristiques, sans oublier le commerce de proximité ni le numérique, l'agglomération a bien résisté à la crise (le rapport de la CCI : https://www.cci75-idf.fr/Tissu-economique-parisien-321.htm#diagnostic).

Mais pour maintenir son statut de grande capitale mondiale, elle doit attirer plus de start-up et de sièges sociaux de grandes entreprises internationales, mais aussi plus de touristes fortunés et de salariés qui le sont moins.

Pour cela, il lui faut lever certaines barrières. Les intervenants à la conférence de la CCI-Paris/La Tribune : « Le Pari (s) d'une nouvelle croissance », qui s'est tenue le 30 septembre à la Bourse du Commerce, ont non seulement détaillé les handicaps, mais aussi proposé des solutions concrètes. Ainsi, alors que « les investisseurs veulent des immeubles de grade A, ces constructions ne représentent que 40% du marché parisien », a rappelé Benoit du Passage, PDG de Jones Lang Lassale France. Foncier rare et cher, immeubles de bureaux obsolètes : si Paris veut concurrencer Londres, il lui faudra donc « libérer le foncier » - et construire...

Problèmes d'infrastructures, mais aussi d'image

Certes, certains investisseurs, notamment dans l'hôtellerie de luxe, ne regardent pas à la dépense, puisqu'il est impératif pour les grandes chaînes de « planter leur drapeau à Paris », remarquait de son côté Gabriel Matar, expert de l'hôtellerie et PDG de Sentinel Hospitality, en prenant l'exemple du Peninsula, dont le projet a atteint un record mondial (avec plus de 4 millions d'euros dépensés par chambre !), mais il n'empêche : « Comment faire pour que ces entreprises investissent une deuxième fois ? », se demande-t-il. C'est là que le bât blesse. Lourdeurs administratives, problèmes de transports, d'insécurité même, et d'auto-marketing : Paris, capitale administrative, doit simplifier, aménager, coopérer entre institutions - et projeter une image attrayante à l'extérieur. « Le maire de Londres passe son temps à promouvoir sa ville, qui le fait à Paris ? » : la question, posée lors de la conférence, n'a pas de réponse pour l'instant... Quant aux entreprises, elles sentent une pression accrue de la part de leurs salariés. Ces derniers veulent pouvoir vivre près de leur lieu de travail. Or les loyers et le prix au mètre carré, moins chers qu'à Londres, certes, restent un problème. Là aussi, donc, il faudra construire...

Un laboratoire pour l'innovation urbaine

Mais ce n'est pas tout. Si les start-up ont la chance d'être accompagnées par les autorités, de même que par de grandes entreprises, au point qu'il « existe presque plus de structures d'accompagnement que de start-up », comme remarquait en souriant Jean-Claude Prager, directeur des Affaires économiques de la Société du Grand Paris, le déficit est du côté de l'entrepreneuriat. Une vraie frustration pour les intervenants...

Pourtant, nombreux sont ceux qui ont de l'espoir. Paris est déjà un formidable laboratoire. « Sans la coopération de la ville, nous n'aurions pas pu autant innover dans les transports ou le mobilier urbain intelligent », souligne ainsi Albert Asseraf, DG stratégie, études et marketing, chez JC Decaux. Et, du design à la création culturelle, de l'innovation au projet du Grand Paris en passant par l'agriculture urbaine et les nouveaux services, la ville a encore, effectivement, de quoi faire rêver, comme toute « nouvelle frontière »...

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> 0:00:10 Introduction  
> 0:04:10 Présentation du rapport  
> 0:13:35 Première table ronde "Les fondamentaux de la croissance parisienne"  
> 1:34:12 Seconde table ronde "Le Pari(s) de l'intelligence et de la créativité"

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Commentaires 6
à écrit le 12/10/2014 à 1:14
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Vous ne comprenez pas que la productivité augmente fortement avec la densité. Seules les grosses métropoles peuvent être concurrentielles à l'échelle mondiale. Le grand Paris rapportera bien plus que les 69 milliards coutes (chiffres officieux).

à écrit le 11/10/2014 à 18:01
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un etat federal et des regions autonome pas de grand paris pour siphonner les sieges sociaux comme certain le souhaite

à écrit le 07/10/2014 à 10:48
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Il faut cesser de surajouter de l'activité à Paris et sa couronne au détriment du reste de la France. De vrais problèmes de transport, impossibles à régler sans coûts monstrueux et délais incompatibles avec la vision, de vrais problèmes de logement q...

à écrit le 06/10/2014 à 22:10
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toujours Paris. faut faire des régions les nouvelles frontières.

à écrit le 06/10/2014 à 16:19
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Paris intra muros ça ne veut plus rien dire il faut s'ouvrir vers l'extérieur ou mourir.En cela le projet de Nicolas Sarkozy(?) qui voulait "creuser" un sillon jusqu'au Havre pour créer une grande métropole était pertinent.

à écrit le 06/10/2014 à 14:31
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Investir dans le foncier, oui mais il n'y a plus de place à moins de détruire des bâtiments comme a commencé à le suggérer la mairie de Paris qui a décider de passer outre l'avis du comité de sauvegarde du patrimoine parisien qui réussi à sauver des ...

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