Biotechnologies : Amikana Biologics prépare un bouclier contre l'échec thérapeutique

La biotech marseillaise prévoit de commercialiser d'ici fin 2013 son test de diagnostic de la résistance au traitement contre le VIH en fin d'année.
La jeune biotech utilise les propriétés de la levure, très proches des cellules humaines, pour analyser la résistance de protéines virales aux médicaments de certains virus tels que le VIH. L'objectif étant, in fine, d'optimiser les traitements proposés aux malades. © Amikana Biologics

Créée en 2008, primée à deux reprises du Concours national de la création d'entreprise de technologie innovante (2005 et 2008), Amikana Biologics utilise les propriétés de la levure, très proches des cellules humaines, pour analyser la résistance de protéines virales aux médicaments de certains virus tels que le VIH. L'objectif étant, in fine, d'optimiser les traitements proposés aux malades.
Après deux levées totalisant près de un million d'euros (1), cette biotech (5 personnes) basée au CHU de la Timone à Marseille est en phase de validation clinique sur les échantillons. La société envisage de commercialiser d'ici la fin de l'année son premier kit de diagnostic de la résistance au traitement contre le VIH.
Quelque 35 millions de personnes seraient aujourd'hui infectées dans le monde tandis que 3 millions de nouveaux cas sont détectés chaque année. La biotech, qui ne rentre pas encore d'argent, a opté pour la vente (si possible exclusive) de licences de production auprès des industriels du diagnostic. Elle envisage un chiffre d'affaire de 500 000 euros dès la première année de commercialisation.

Levée de fonds en préparation

Selon le fondateur de Amikana Biologics, Pablo Gluschankof, chercheur au CNRS qui s'est intéressé aux propriétés de la levure lors d'un cursus à l'université de Stanford, les actuels diagnostics standards ne permettent pas de "hiérarchiser les traitements", ni "de modifier les doses de certains médicaments". "L'infection du VIH est un virus hyper dynamique, dont l'ADN mute à grande vitesse, souligne le chercheur d'origine argentine. Certaines mutations vont faire en sorte que le médicament qui était actif quelques mois auparavant ne fasse plus d'effet. Aujourd'hui, il y a plus de 20 médicaments différents qui ciblent l'infection par le VIH. Mais il n'y en a aucun qui marche toujours et à 100 % tout simplement parce qu'il y a apparition de mutations du virus par résistance". Autrement dit, un traitement peut être efficace pendant quelques semaines puis ne plus produire d'effets bénéfiques parce qu'il rencontrera une forme résistante au traitement.
La technologie d'Amikana Biologics (quatre familles de brevets), dont le principal facteur différenciant est de savoir quel médicament proposer et surtout quelle quantité administrer pour limiter les effets secondaires, permettrait de "réduire la marge d'erreur de 20 % à 30 %" des tests existants.
La société prépare une troisième levée de fonds, de l'ordre de 1,5 million d'euros, pour financer ses développements sur un deuxième kit pour, cette fois, l'analyse de la résistance au virus de l'hépatite C.


(1) Levées de fonds réalisées auprès des clubs de business angels Alumni Entreprendre, Grand Delta Business Angels, Var Business Angels, et de CAAP Création (Crédit Agricole Alpes-Provence, Oséo, Primaveris, Paca Investissement.

 

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