Nice récolte les données les plus diverses pour les partager

Collecter des données grâce à des capteurs disséminés dans la ville, ce n'est pas nouveau. Ce qui l'est, c'est de les partager entre chercheurs, entreprises et industriels. C'est le rôle du Smart City Innovation Center, la plateforme partagée déployée à Nice.

Metropollen, c'est l'application smartphone toute neuve, disponible depuis début mars, qui promet de faciliter la vie des allergiques aux pollens. Tout au moins de ceux habitant la métropole Nice-Côte d'Azur. Imaginée et déployée par la ville de Nice et la métropole, conçue par Veolia avec le Réseau national de surveillance aérobiologique, des médecins allergologues et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), Metropollen est surtout la preuve que la surveillance et le suivi urbains écologiques chers à Christian Estrosi fonctionnent. Et que jouer en équipe, c'est porteur.

Et si Metropollen a vu le jour, c'est notamment grâce à l'installation, sur le toit du Musée d'art moderne et d'art contemporain, d'un analyseur électronique innovant, capable de prendre des mesures en temps réel. Des capteurs de cette sorte, il y en a 3.000, autonomes et sans fil, répartis sur 160 hectares, soit trois quartiers situés en plein périmètre de l'Éco-Vallée : les Moulins, Nice Méridia et le Grand Arénas. Leur rôle : mesurer la qualité de l'eau, de l'air (le taux de pollution), le bruit, surveiller le trafic routier, les pertes d'eau potable, signaler dès que les points d'apport volontaire de déchets sont prêts à déborder...

Tout un ensemble de données bien utiles pour qui les décryptent. Sauf que l'analyse de ces données est bien plus puissante si elle est partagée non pas avec un seul interlocuteur, mais plusieurs, chacun apportant sa connaissance, ses compétences et sa brique, technologique ou pas.

La mise au pot commun des données

Voilà l'esprit du Smart City Innovation Center, portée sur les fonts baptismaux par la Métropole Nice Côte d'Azur et l'université Nice Sophia Antipolis il y a tout juste un an, en mars 2015, pour un budget de 1,20 million d'euros, financé à hauteur de 430 000 euros par la métropole, le restant l'ayant été par l'université et les industriels. L'idée, c'est de faire de la fameuse « fertilisation croisée », en tout cas de tendre un fil rouge qui manque cruellement très souvent, entre les chercheurs, les entreprises, les étudiants et les grands groupes. Puisque les industriels sont présents sur le territoire - IBM, Cisco, Schneider Electric, Orange, pour ne citer qu'eux -, et que l'université porte le projet d'un ÉcoCampus qui s'installera dans l'Éco-Vallée, dont l'ambition non dissimulée est de travailler sur « le développement harmonieux de nos sociétés dans le respect des ressources », dit sa présidente Frédérique Vidal, autant en profiter pour mettre tout ce petit monde ensemble autour d'un outil précurseur.

Bien décidé à être le premier dès qu'il s'agit d'éco-industries, Christian Estrosi a donc aidé l'université dans la création de cette plateforme collaborative qui permet la mise au pot commun des données récupérées via le fameux monitoring urbain environnemental. Cette auscultation a permis, côté industriel, de créer un consortium réunissant Veolia en tant que coordinateur et chargé du diagnostic, de la conception et de l'expérimentation des services, IBM pour la valorisation, le traitement et la transformation des données, Orange également pour la valorisation de données et l'expérimentation des services, mais aussi pour le réseau de collecte. Et enfin m2ocity pour le réseau de collecte opérationnel. Avec un investissement de 4,20 millions d'euros, partagé à 50 % par le consortium et par la métropole niçoise, il est la première brique du Smart City Innnovation Center.

Une cabine d'écran à 360 degrès

Lequel n'est pas qu'une plateforme, mais aussi une salle de démonstration de 300 m2, installé au sein de l'Institut méditerranéen du risque, de l'environnement et du développement durable (Imredd), lui-même occupant une partie de l'immeuble Nice Premium, en attendant son propre bâtiment. Elle comprend également une cabine d'écrans à 360° qui, grâce à l'outil de visualisation 3D créé par l'EPA de l'Éco-Vallée, en fait une salle immersive. Le bilan au bout d'une année ? Apparemment en ligne avec ce qui était prévu et dans le respect du calendrier, si l'on en croit Christian Tordo, l'adjoint chargé de l'économie et de l'industrie.

« L'Imredd est opérationnel depuis un an et correspond à ce que nous attendions : un accélérateur de l'innovation. » Les congratulations vont aussi à l'université et sa présidente Frédérique Vidal, « qui a compris la nécessaire articulation avec les entreprises », dit celui qui a dirigé la présence française de Texas Instrument à Sophia-Antipolis.

La suite des événements, c'est encore davantage de collaboration entre industriels. Et sans doute cette pierre à apporter à l'édifice Flexgrid, le projet lauréat de l'appel à projet REI (réseaux électriques intelligents), lancé par les ministères de l'Écologie et de l'Économie. Il concerne 27 projets de territoires et s'appuie sur la mobilisation des industriels associés aux PME innovantes, aux centres de R et D, aux métropoles et communautés d'agglomérations de PACA. Flexgrid c'est 150 millions d'euros d'investissements de la part des partenaires publics et privés et 6 200 emplois créés. Un potentiel bien « capté ».

Quel futur rôle pour l'Imredd ?

Si, pour l'heure il occupe encore un espace au sein de Nice Premium, dans deux ans, l'institut méditerranéen du risque, de l'environnement et du développement durable (IMREDD) qui héberge le Smart City Innovation Center, prendra pleinement possession d'un nouveau bâtiment éco-conçu, de 5.000 m pas moins, qui s'installera à quelques mètres à peine du lieu qui l'héberge aujourd'hui, pour un investissement financier de 18 millions d'euros. Façades habillées de grandes lames fixes en verre opalescent réparties verticalement et horizontalement en fonction des expositions du bâtiment, patio central impliqué sur quatre niveaux, plateforme technologique, learning centre, salles de formation et de travail et panneaux photovoltaïques sur le toit... l'ensemble a été dessiné par l'architecte Marc Barani, un enfant du pays, grand prix national d'architecture en 2013.

Surtout l'IMREDD préfigure du futur Éco-Campus porté fièrement par l'université et sa présidente Frédérique Vidal. C'est là que doivent s'installer à terme, sur 50 000 m2, les activités d'enseignement et de recherche de l'université Nice Sophia-Antipolis ainsi que le campus de l'apprentissage porté, lui, par la Chambre de commerce et d'industrie Nice-Côte d'Azur. Soit 5 000 étudiants attendus en tout. De quoi démontrer que l'on peut avoir le fond et la forme. Le soleil, les palmiers et la matière grise.

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Commentaire 1
à écrit le 09/05/2016 à 11:39
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Bon,en même temps, tout le monde à Nice s'etait aussi enflammé pour le parking intelligent. resultat:http://transports.blog.lemonde.fr/2016/05/05/le-stationnement-intelligent-etait-une-idee-bete/?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twi...

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