La première étape de ce « SGP Tour » s'est déroulée à une grosse centaine de kilomètres de la tour Eiffel, à l'Hôtel de Région à Rouen le 18 septembre. Dans la salle, un peu plus de cinquante entrepreneurs du BTP invités par l'Agence de développement normande, complice de l'opération. Face à eux, plusieurs collaborateurs de la division achats de la Société du Grand Paris et Jean-François Stoll, conseiller du président de la SGP pour les partenariats économiques.
C'est lui qui a eu l'idée d'aller à la rencontre des entreprises de province à l'approche du lancement d'une cascade de marchés pour la construction des 68 gares du futur métro parisien « à raison d'un appel d'offres toutes les trois semaines », précise-t-il. L'établissement public redoute, en effet, de manquer de candidats dans une capitale qui n'est plus qu'un immense chantier à ciel ouvert. « Il y a de telles tensions dans le bassin parisien que les maîtres d'ouvrage vont se piquer les compétences », pronostique Jean-François Stoll.
Hausse du prix du sable
À la clé, un risque sérieux de dérive des coûts pour ce méga-chantier évalué à 35 milliards d'euros, dont on se souvient qu'il a failli sombrer corps et biens, il y a deux ans, avant que le Premier ministre ne lui sauve la mise. Du reste, sur le terrain, les acheteurs observent déjà une hausse inquiétante du prix de la tonne de sable et de granulats, composants essentiels du béton.
C'est donc à une offensive de charme que se sont livré les envoyés de la SGP devant les patrons normands promettant « du business pour dix ans ». Promettant aussi d'« affiner la granulométrie des lots de travaux » pour les rendre plus accessibles aux PME.
Ont-ils convaincu ? Dans l'auditoire, on a vu des sourires engageants mais aussi quelques grimaces sceptiques. « La démarche et l'énormité des chiffres ont agréablement surpris, résume Régis Binet, président de la Fédération régionale des travaux publics. Mais il est permis de se demander s'ils auront le temps et les moyens d'allotir ces marchés pour que nos petites entreprises puissent y répondre. » Bonne question que Jean-François Stoll admet, à demi-mot, se poser également.
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