Fiscalité des entreprises : le cri d'alarme des financiers rhônalpins

A l'occasion d'un déjeuner de travail autour de la future BPI, tout le gratin financier de la région a protesté d'une seule voix contre les mesures fiscales prévues dans le projet de Loi de Finances 2013.
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Des centaines de millions d'euros autour d'une seule table : mercredi, tout le gratin de la finance de Rhône-Alpes était attablé à l'Institut Paul Bocuse, à Ecully (Rhône), sur l'invitation de Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional (PS). Objectif de ce rendez-vous : faire le point sur le projet de Banque Publique d'investissement (BPI). Mais à peine passée l'entrée, le président de la Chambre de commerce et d'industrie régionale, Jean-Paul Mauduy, a aussitôt attaqué le plat principal : « Le gouvernement est en train d'apeurer les chefs d'entreprises qui craignent de voir disparaître leurs bénéfices dans les caisses de l'Etat »....
Une phrase qui a eu le mérite d'élever aussitôt de quelques degrés l'atmosphère et délié les langues. « Nous vivons un véritable séisme depuis quelques jours, a ainsi lancé Bertrand Rambaud (Siparex, 260 entreprises en portefeuille). Nous avons conscience de l'effort collectif à produire, mais les mesures fiscales qui viennent d'être présentées risquent d'éliminer toute prise de risque. C'est un cri d'alarme que nous sommes nombreux à pousser ».
Pour sa part, Arnaud Peyrelongue (Oseo) a sobrement tranché : « Le rythme fiscal ne doit pas casser le rythme naturel des affaires », tandis que François Gaudichet, le directeur régional de la Banque de France, a déploré une « stagnation des affaires due au manque de visibilité ».
A la tête du Hub régional de la finance, Bruno Lacroix, a tenu à alerter Jean-Jack Queyranne : « Les chefs d'entreprises sont très marqués, et même heurtés moralement par le sort qu'on leur réserve ». Ce que Isabelle Siaux (Ordre des experts comptables) n'a pas contredit, insistant de son côté sur le moment inopportun pour lancer de tels projets fiscaux car la demande de financement des entreprises diminue. « C'est un mauvais signal, a-t-elle dit. On ne prépare pas les conditions de reprise de la croissance. Le moral des chefs d'entreprises est bien plus bas que leurs comptes ».
A noter que Jean-Louis Gagnaire, député socialiste, s'est engagé à alerter ses collègues aussi membres de la commission des Finances de l'Assemblée sur les dégâts micro-économiques que peuvent provoquer des décisions fiscales macro-économiques. Jean-Louis Gagnaire, qui est également conseiller régional en charge du développement économique, devrait également plaider pour une « taxation des chefs d'entreprises au cas par cas » et une limitation dans le temps de ces mesures fiscales exceptionnelles.

 


 

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Commentaires 4
à écrit le 25/02/2013 à 18:18
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Et on n'évoque pas le coup de bambou sur les soutiers des patrons de PME , à savoir les gérants majoritaires de SARL qui se font salement dépouiller pour 2013 y compris des réserves laissées dans l'entreprise. Ceci se fait en plus dans l'indifférence...

à écrit le 16/11/2012 à 13:11
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Les communes et régions dépensent beaucoup trop . Taxes foncières et d'habitation etc Tout cet argent pour financer les dépenses sociales. A ce rythme, les collectivités locales vont faire disparaitre les entreprises qui s'accrochent encore..

à écrit le 05/10/2012 à 11:28
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... "taxation des chefs d'entreprise au cas par cas" ... dit l'élu du peuple Gagnaire ... un petit retour vers le fait du prince, le délit de sale gueule, de non-encartage ou d'encartage incompatible, le jugement subjectif, le tri sélectif des chefs ...

le 01/02/2013 à 9:01
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"Au cas par cas" ne veut rien dire si on n'en précise pas les modalités, mais c'est déjà un peu léger comme proposition...j'espère qu'il voulait dire : taxation adaptée en fonction de la taille ou du C.A de l'entreprise !

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