Kem One : un nouveau délai pour présenter des offres de reprise

Faute d’avoir reçu des offres fermes pour la reprise du groupe de chlorochimie et PVC, l’administrateur judiciaire a donné un nouveau sursis jusqu’au 19 septembre. Deux fonds d’investissement américains, Sun Capital et OpenGate, ont renouvelé leurs marques d’intérêt. La CGT a de nouveau déposé son projet.
L’ancien pôle vinylique d’Arkema avait été vendu à l’homme d’affaires d’origine américaine Gary Klesch, en juillet 2012. © Arkema

Y aura-t-il, in fine, un repreneur pour le chimiste Kem One, dont les activités amont, employant 1 300 personnes dans la fabrication de chlore, soude et PVC, ont été placées en redressement judiciaire le 27 mars 2013 ? Le suspens va se poursuivre jusqu'au 19 septembre : c'est la nouvelle échéance annoncée mardi après-midi 10 septembre, aux représentants du personnel, pour la remise des offres de reprise de l'ancien pôle vinylique d'Arkema. Un pôle qui avait été vendu à l'homme d'affaires d'origine américaine Gary Klesch, en juillet 2012.

Sans surprise, aucune des propositions n'a pu être finalisée pour le lundi 9 septembre, date arrêtée en juin dernier après un premier report. Toutefois, l'audience du 26 septembre est à ce stade maintenue au tribunal de commerce de Lyon. « Nous n'irons pas plus loin, les salariés n'en peuvent plus », tonne Jean-Michel Rovida, délégué syndical central CFDT. De surcroît, la trésorerie ne permettra guère d'aller bien au-delà de la mi ou fin octobre, précisent plusieurs sources. A ce jour, deux fonds américains, Sun Capital et OpenGate Capital, ont confirmé leurs marques d'intérêt. De même, la CGT a remis à Bruno Sapin, l'administrateur judiciaire, un dossier « que l'on pense plus étayé que le précédent et s'appuyant toujours sur un consortium que nous estimons possible entre l'Etat, via le FSI, les deux régions PACA et Rhône-Alpes ainsi que les entreprises du secteur», indique en substance Philippe Lemarchand, coordinateur pour cette centrale.

Un vrai rôle de second

« Notre plan industriel est prêt, assure à La Tribune Sébastien Kiekert Le Moult, un des associés d'OpenGate Capital. Mais toutes les conditions ne sont pas réunies pour y arriver, même si un bon bout du chemin a été parcouru. Notre intérêt pour ce dossier est fort et nous y travaillons depuis mai dernier. Nous passons beaucoup de temps à trouver avec les différentes parties les bonnes solutions, avec la direction générale de Kem One et les pouvoirs publics. Nous ne voulons pas tomber dans un jeu de subventions ou d'aides financières. Nous voulons des conditions de marché viables. Il y aura de coûteux investissements à réaliser dans les années à venir ».

Le représentant de cette société industrielle d'investissement créée fin 2004, et à la tête d'un portefeuille de douze entreprises dont la moitié en Europe, est convaincu que Kem One, désormais numéro deux européen après le rapprochement entre le leader, le britannique Ineos et son challenger le franco-belge Solvay, a « un vrai rôle à jouer dans la construction de cette filière pétrochimique dans la mesure où la conjoncture s'inverse ». Le juste partage des marges est au cœur des négociations intenses, en particulier, avec les trois principaux fournisseurs : Total, Arkema et EDF.

Se pose aussi la question des créances - d'un montant total de l'ordre de 210 millions d'euros - si la reprise devait s'effectuer par le biais d'un plan dit de continuation permettant le maintien du fonds de roulement.

Pas d'amont sans l'aval

Par ailleurs, et comme le confirme Sébastien Kiekert Le Moult, cette acquisition ne peut s'envisager sans les filiales avals, non concernées par la procédure collective, et que Gary Klesch, s'est engagé oralement devant la juridiction consulaire à vendre pour l'euro symbolique. « C'est à la fois une sécurité pour l'amont, qui néanmoins doit être viable sur ses bases propres, et une garantie de pérennité pour l'aval qui dépend à 60 % de l'amont ».

Sun Capital, qui n'a pas répondu à nos sollicitations, est lui aussi considéré comme un postulant sérieux par Jean-François Carenco, le préfet de Région, lequel a encore récemment montré les dents contre Gary Klesch : « Je le poursuivrai jusqu'à la fin de mes jours si c'est lui qui fait capoter cette reprise. Ce serait insupportable qu'il gagne de l'argent en s'attribuant des honoraires de management que je trouve très élevés. Je m'en suis entretenu avec le procureur de la République ». Pour l'heure cependant, rien ne filtre sur d'éventuelles poursuites judiciaires. De son côté, Gary Klesch a saisi le tribunal arbitral au motif qu'il estime avoir acheté cette branche sur la base d'un budget prévisionnel non conforme à la réalité.

Quoi qu'il en soit, le temps presse désormais pour éviter ce qui pourrait être un désastre industriel en raison de l'interdépendance de cette filière.

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Commentaire 1
à écrit le 11/09/2013 à 10:49
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lire: le britannique INEOS et son challenger le franco-belge Solvay au lieu de ...le britannique Inéo et son challenger le franco-belge Solvay... NB: INEO est une société de services (http://www.cofelyineo-gdfsuez.com/fr/profil/identite/identite/)

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