« De nombreuses personnes ont beaucoup débattu sur ce que nous faisons dans les mobiles. Je dis stop ! » Avec son punch habituel, Steve Ballmer a voulu rappeler avec force lundi que Microsoft a encore son mot à dire dans la téléphonie mobile. Et le PDG de l'éditeur de logiciels n'y va pas par quatre chemins. Selon lui, Windows Phone 7 Series, le nouveau système d'exploitation pour mobile du groupe dévoilé à Barcelone, va faire entrer les smartphones dans une nouvelle ère. L'iPhone a créé le monde des smartphones. Microsoft veut déjà le « réinventer ».

Microsoft avait lancé en octobre Windows Phone en version 6.5. Une cinquantaine de modèles de smartphones utilisent ce système aujourd'hui. Mais le succès commercial est limité, mis à part en France, où Microsoft indique avoir augmenté de 7 points sa part de marché dans les smartphones, à 17 %. « C'était un premier pas sur le marché grand public des smartphones et nous savions que nous avons beaucoup à prouver », reconnaît Nicolas Petit, le directeur de la division mobile de Microsoft France. Du coup, s'il voulait vraiment se faire un nom dans les smartphones grand public, Microsoft devait se démarquer.

Efforts d'ergonomie

Premier effort, l'ergonomie. Que propose Windows Phone 7 que n'ont pas les autres smartphones ? Six « hubs » (contacts, musique-vidéo, image, jeux vidéo avec Xbox Live, Office, marché d'applications) permettent de regrouper sous une seule vignette plusieurs applications. Toutes les fonctions de réseaux sociaux et de contacts sont par exemple agrégées, ce qui évite à l'utilisateur d'avoir à passer de Facebook à Twitter pour suivre l'actualité de ses amis. La partie musique-vidéo a été aussi particulièrement soignée. L'interface vient du Zune HD, le lecteur multimédia de Microsoft vendu pour l'instant uniquement aux États-Unis. Là encore, toutes les fonctions sont imbriquées pour passer en glissant le doigt d'un album à un autre, trouver les artistes de même genre ou les photos associées. Autre particularité, le téléphone se connecte automatiquement à son PC via le wi-fi pour synchroniser la médiathèque.

Seconde nouveauté, l'imbrication entre le logiciel et le téléphone en lui-même. Cette fois, en plus de vendre la licence à un constructeur, Microsoft leur a fixé un vrai cahier des charges, afin que les caractéristiques de l'appareil répondent parfaitement aux exigences du système. Mais les constructeurs restent de « vrais partenaires », assure Microsoft. À la différence de Google, le groupe ne vendra pas son propre téléphone pour ne pas marcher sur les plates-bandes des fabricants. Microsoft a déjà signé des accords avec neuf fabricants (Samsung, LG, Sony-Ericsson, HTC, etc.) pour sortir une dizaine de téléphones cet automne.

Enfin, dernier effort, les relations avec les opérateurs. Alors qu'Apple a réussi l'exploit de se mettre quasi tous les grands opérateurs mondiaux à dos, Microsoft veut s'appuyer sur eux pour promouvoir son système. Un accord a été conclu avec AT&T mais aussi avec Orange au niveau mondial. En France, les appareils seront aussi vendus par SFR.