Le budget de France Télévisions validé par les députés, malgré les baisses d'audience

La Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale a adopté le Contrat d'objectif et de moyen pour la période 2011-2015. Le rapporteur et député UMP, Jean-Jacques Gaultier, s'est dit favorable au maintien de la publicité en journée après 2016, une question à trancher avant 2013.
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L?heure devait être à la déception chez France Télévisions, après la découverte des audiences de mardi soir. Sur France 2, Bruce Toussaint, transfuge de Canal Plus qui officie actuellement chez Europe 1, a attiré sur France 2 seulement 1 million de téléspectateurs en première partie de soirée avec son émission "Un monde six jeunes". Une minuscule part d?audience de 4,3%, loin, très loin des Experts et Desperate Housewives, les séries américaines programmées par TF1 et M6. France 2 a ensuite poursuivi le plongeon avec Réunion de Famille de Jean-Luc Delarue, suivi par seulement 665.000 téléspectateurs. Même déception en deuxième partie de soirée pour France 3, dont l?émission de Frédéric Taddéi, Ce soir ou jamais, ne séduisait que 410.000 personnes.

C?est dans ce contexte que la commission des affaires culturelles de l?Assemblée nationale examinait mercredi matin le contrat d?objectif et de moyen négocié entre l?Etat et le groupe de télévisions publique fixant le budget pour la période 2011-2015. Conclu cet été, l?accord prévoit une croissance de 2,2% en moyenne des ressources publiques annuelles, par rapport à 2,4 milliards d?euros en 2010 pour l?ensemble des chaînes. "C?est un effort compte tenu de la situation budgétaire. Je ne suis pas sûr que nous aurions obtenu le même arbitrage aujourd?hui", a déclaré le rapporteur, le député UMP Jean-Jacques Gaultier. Ce dernier s?est également dit "favorable au maintien de la publicité en journée [après 2016]. Où trouverait-on 400 millions d?euros supplémentaires ? Il faut que l?on clarifie très rapidement cette situation avant le rendez-vous de 2013". De fait, France Télévisions devrait générer 425 millions d?euros de recettes cette année, et table sur une croissance de 1,4% par an en moyenne d?ici 2015. Une prévision jugée optimise par plusieurs députés, compte tenu des audiences des chaînes.

Si les députés ont adopté le budget de France Télévisions, les inquiétudes étaient vives sur les résultats de la rentrée. "Il y a des interrogations sur la situation actuelle de France 2 et de France 3 compte tenu des audiences de la rentrée. Il faut aller plus loin dans la réorganisation de France 3", a déclaré Michel Herbillon (UMP). Au mois de septembre, France 2 a plongé à 13,5%, soit deux points de moins en un an tandis que France 3 affichait un maigre 9,4%. Même si la fin de la publicité après 20 heures délivre le groupe de la tyrannie de Médiamétrie, "L?audience reste l?un des meilleurs indicateurs de satisfaction des téléspectateurs", a affirmé Martine Martinel (PS). Patrick Bloche (PS) s?est aussi dit "préoccupé".

D?ailleurs, dans son COM, l?audience reste l?un des principaux indicateurs du groupe de télévision publique. Parmi ses objectifs, le groupe s?est notamment fixé d?élargir son public, mais n?a donné plus de détails. Actuellement, "plus de 60% des télespectateurs sont inactifs". La moyenne d?âge d?un téléspectateur de France 2 est de 55 ans, note Patrice Martin Lalande, le rapporteur du budget médias. Qui conseille aussi à France Télévisions la création de sous-indicateurs par chaîne et par public.

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