Bolloré chez Vivendi, « un raider actionnaire par hasard » ?

L'homme d'affaires breton, qui vient de franchir les 5% du capital du conglomérat de médias et de télécoms en pleine revue stratégique, fera prochainement son entrée au conseil de surveillance. Mais Vincent Bolloré est présenté sous un tout autre jour en interne.
Vincent Bolloré. Copyright Reuters

C'est officiel : Vincent Bolloré a franchi le seuil de 5% du capital de Vivendi (exactement 5,01% en date du 10 octobre). Et Jean-René Fourtou, le président du conseil de surveillance, déclare ce mardi matin dans un communiqué qu'il va proposer à l'homme d'affaires breton, « conformément à ce [qu'il avait] annoncé à l'assemblée générale du 19 avril », de rejoindre le conseil de surveillance de Vivendi. Ce dernier « se réjouit de la présence au capital de Vivendi d'un groupe industriel, familial et français, qui devient ainsi un des premiers actionnaires du Groupe. » Le groupe Bolloré pointe même désormais à la première palce, selon les dernières données officielles de Vivendi, passant devant le fonds BlackRock (4,62% à fin septembre), Société Générale (4,55%), même si certains créditent le Qatar d'une participation avoisinant 5% contre 1,7% officiellement. Selon les informations du Figaro, Bolloré pourrait être formellement invité à entrer au conseil en décembre. Jean-René Fourtou relève la volonté exprimée par Vincent Bolloré « de conserver cette participation sur le long terme. » Or en interne, Vincent Bolloré n'est pas du tout présenté sous ce jour.

« Un raider bien vu par la Bourse »

Selon nos informations, Jean-François Dubos, le nouveau président du directoire de Vivendi, de puis le départ brutal de Jean-Bernard Lévy fin juin, a présenté Vincent Bolloré lors d'une réunion interne avec des salariés de SFR la semaine dernière comme « un actionnaire par hasard. C'est un raider, donc il est important qu'il soit avec nous car il est bien vu de la communauté boursière », selon des témoignages concordants. Vincent Bolloré est devenu actionnaire « par hasard » de Vivendi dans le cadre de la vente de ses chaînes Direct 8 et Direct Star à Canal Plus, filiale de Vivendi : mais c'est lui qui a choisi d'être payé en partie en actions. L'homme d'affaires breton de soixante ans garde l'image d'un raider provenant de plusieurs entrées au capital musclées ou rampantes, comme son coup de force chez Havas (dont il est toujours le premier actionnaire) ou son bras de fer chez Aegis (dont il vient de sortir). « Il ne nous a rien demandé » a ajouté Jean-François Dubos aux salariés de SFR. D'autres cadres de Vivendi ne cachent pas en privé que cette entrée de Vincent Bolloré au conseil de surveillance est instrumentalisée pour favoriser le cours de Bourse et accréditer l'idée que le conseil est prêt à bouger.
 

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Commentaires 10
à écrit le 17/10/2012 à 11:12
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M. Bolloré actionnaire par hasard!!!! C'est vraiment mal connaitre la personne. Bien au contraire il me semble que rien ne se produise par hasard avec lui, même s'il ne connait pas que des succès.

à écrit le 16/10/2012 à 12:16
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Monsieur BOLLORE n'a-t-il pas un fils fana média , intéressé par canal +, à "caser"?

à écrit le 16/10/2012 à 11:54
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@PNL: vous voulez sans doute parler de sa grande réussite avec Bolloré Telecom?!!

le 16/10/2012 à 12:53
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Avec les fameuses licences Wimax ! une belle arnaque de l'ART à l'époque...

le 16/10/2012 à 13:47
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Personne n'a forcé Bolloré à les acheter! Encore fallait-il voir la vraie utilité de ces licences; à savoir un complément pour le dernier km dans les campagnes!

le 16/10/2012 à 14:33
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@ iCitoyen: le français des campagnes veut de la fibre ! Le Très Haut Débit pour tous , c'est 20/25 milliards d'euros...un détail

le 16/10/2012 à 16:13
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@Bubu Le très haut débit dans les campagnes, c'est pas avant l'an 2025. Il faut y investir des sommes colossales et le retour sur investissement n'est pas très élevé du fait des populations éparses, peu nombreuses et surtout moins adeptes de l'intern...

le 17/10/2012 à 10:10
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Le français des campagne veut du débit peu importe la technologie du moment qu'elle fonctionne. Du moment qu'il y a un box qui rend le service peu importe la technologie.

à écrit le 16/10/2012 à 8:57
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C'est une excellente nouvelle pour le Groupe Vivendi, certain désormais de faire les bons choix stratégiques et opérationnels.

le 16/10/2012 à 10:43
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Même quand on s'appelle Bolloré dont il convient de saluer les réussites.

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