Les challengers de la French Tech veulent aussi y croire

Par Delphine Cuny  |   |  691  mots
Le lancement du label a suscité beaucoup de vocations, y compris dans des terres assez peu numériques, comme Brest, Caen, Rouen et Saint-Étienne. La mission compte accompagner ces projets pour les faire mûrir.

De la Bretagne à la Lorraine et aux côtes de la Méditerranée, l'initiative French Tech a suscité beaucoup de vocations, dans toute la France, y compris dans des terres assez peu numériques qui ont vu dans cette labellisation une opportunité de relance économique et de reconquête d'une attractivité. Au-delà des dix plus grandes villes françaises, certaines candidatures, formelles ou en cours d'élaboration, n'étaient pas attendues.

Brest par exemple ou Rouen, Toulon et Saint-Étienne, qui ont toutes déjà déposé leur dossier en bonne et due forme, ou l'agglomération normande Caen la Mer, qui compte boucler le sien à l'automne. La ville normande met en avant son statut de « territoire leader des services sans contact », pionnier de la technologie NFC - ce que Strasbourg et Nice revendiquent aussi -, son pôle de transactions électroniques sécurisées ainsi, que quelques start-up comme Flayr (recommandation shopping), qui a levé récemment 5 millions d'euros. L'Auvergne, autour de Clermont-Ferrand, pionnière du très haut débit dans les campagnes, a aussi confié avoir des « velléités French Tech », mais a estimé que sa candidature était un peu prématurée.

« Il ne faut pas frustrer les petits écosystèmes »

« Si l'on regarde le nombre d'emplois dans le secteur informatique et numérique, il y a un énorme fossé entre les 11 premières villes de France et le reste », relève un haut fonctionnaire.

Mais « il y a des cas compliqués d'écosystèmes de taille moyenne, comme Laval, Clermont et Lannion » et d'autres projets « qui montrent une volonté de développer un écosystème numérique qui n'existe pas encore ». Il ne faut pas pour autant les écarter d'office.

« Si le Limousin veut monter un dossier, on l'aidera », promet-on à la mission French Tech, qui compte accompagner les projets pour les faire mûrir. Certains challengers ont déjà des projets très structurés.

Ainsi Saint-Étienne met l'accent sur le design numérique, avec sa Biennale internationale et sa Cité du design, et sur le « new manufacturing ».

À Brest, ce sont les technologies liées au maritime - systèmes embarqués, pôle de calcul intensif pour la mer de l'Ifremer, mais aussi télécoms et robotique - qui sont en vedette, et quelques entreprises de renom comme le fabricant d'enceintes haut de gamme Cabasse. C'est la bousculade en Bretagne où d'autres villes sont tentées de se porter candidates, comme Lorient et Saint-Malo.

Rouen joue sur sa proximité avec Paris et son nouveau cluster Seine Innopolis, ainsi que la présence de 700 entreprises des TIC, dont des filiales d'Orange, Completel et CapGemini.

Quant à Toulon, qui se présente comme une « ruche numérique », elle revendique 1.300 entreprises dans le secteur dont Optis, Ennovia et Metycea, et 1.200 étudiants formés aux métiers du multimédia.

Mais il sera difficile de rivaliser face aux poids lourds de PACA Aix-Marseille et French Tech Côte d'Azur.

« Il ne faut pas frustrer les initiatives sous prétexte que ce sont de plus petits écosystèmes. Il faut au contraire aider les plus petits à grandir. Quand on est une start-up, tout le monde vous dit que c'est impossible parce que vous êtes trop petit ! », fait valoir Jérôme Lecat, patron de Scality, l'un des porte-drapeaux du mouvement French Tech.

_________

>>> Pour en savoir plus sur la French Tech en métropoles