À Montpellier, une mobilisation sans faille

Bien que moins réputée que d'autres territoires pour son ancrage numérique, Montpellier a créé la surprise : parmi les premières à déposer sa candidature, elle révèle, à travers le mouvement French Tech, un écosystème très dynamique.
Situé au sud-est de Montpellier, l'incubateur d'entreprises innovantes Cap Oméga accueille des start-up spécialisées dans les technologies de l'information et de la communication.

 Montpellier a développé, de longue date, une fibre entrepreneuriale dans le secteur du numérique. Dès 1965, IBM choisissait d'y installer l'un de ses plus importants sites de fabrication, rejoint en 1993 par Dell et sa branche PME/PMI. Les deux groupes ont été attirés par un environnement universitaire favorable. De même, lancé il y a vingt-cinq ans par Montpellier Agglomération, le Business Innovation Center (BIC) s'est occupé très tôt des start-up du territoire en les accompagnant en pépinière et a décroché en 2007, à Seattle (États-Unis), le prix du meilleur incubateur mondial remis par la NBIA, organisation internationale des professionnels de la création d'entreprise. Depuis, la métropole languedocienne est devenue le berceau de quelques fleurons comme Medtech (robots chirurgicaux), Aquafadas (édition numérique) ou AwoX (objets connectés).

 Si la force de la création d'entreprises - le Languedoc-Roussillon est au premier rang des régions métropolitaines, avec un taux de 16,2 % - propulse depuis longtemps la politique économique du territoire, la métropole souffre pourtant d'un déficit d'image au niveau national. L'initiative French Tech a permis de révéler le dynamisme d'un écosystème de start-up ne demandant qu'à être mis en lumière. Dans l'agglomération, le secteur du numérique représente plus de 11000 emplois, et plus de 15000 à l'échelle de la région. Entre 2008 et 2012, le nombre de salariés dans ce secteur a augmenté de 2,2 % (alors que la moyenne nationale chutait de 0,5 %). Sur la même période, le taux de croissance du nombre d'entreprises y est également supérieur à la moyenne nationale (6,3 % contre 3,9 %). Depuis janvier, nombreux sont les chefs d'entreprise à s'être emparés du mouvement French Tech. « La French Tech, c'est nous ! », préviennent-ils.

« Ce sont les start-up qui ont allumé la mèche » témoigne Marie-Laure Vie, coordinatrice de la mobilisation dans l'écosystème local.

 Chaque mois, sous l'impulsion des entreprises, de Novae LR (filière régionale de l'économie numérique), et avec le soutien de l'agglomération, le tissu local se regroupe autour d'événements pour échanger, se connaître et partager une vision commune de l'entrepreneuriat.

« À travers la French Tech, un canevas s'est tissé, reconnaît Rachel Delacour, PDG de BIME (solutions de business intelligence). Il n'y a pas eu un tel engouement depuis longtemps. »

Katia Vidic, fondatrice de Nélis (logiciel de travail collaboratif), renchérit :

« Cette initiative nous a permis d'identifier des acteurs locaux avec lesquels nous pouvons travailler et synchroniser nos solutions. Nous nous sommes rapprochés les uns des autres. Au lieu de prospecter en dehors de notre territoire, nous nous sommes rendu compte que nous avions les forces nécessaires ici. Nous avons une dynamique d'entraide qui intrigue les investisseurs. »

Un puissant partenariat public-privé

Le groupe Dell, implanté dans le quartier du Millénaire où sont également regroupées plusieurs pépinières ainsi que la Maison du numérique, a, lui aussi, ajouté sa pierre à l'édifice en créant, en avril, un « Center For Entrepreneurs », programme visant à accompagner de jeunes patrons pour accélérer le développement de leur entreprise.

Débordant de la stricte sphère des entrepreneurs, le mouvement a également touché les habitants de la ville, qui ont pu présenter des projets de « citoyen innovant » lors d'une opération baptisée « Start-up Comédie », du nom de la célèbre place montpelliéraine. Face à cet enthousiasme, la collectivité qui porte le dossier n'a eu d'autre choix que d'adopter la stratégie d'avancer rapidement. Elle a été l'une des premières métropoles à avoir déposé sa candidature au ministère, au début du mois de mai.

« Nous avons plusieurs atouts dont celui de bénéficier d'un partenariat public/privé puissant ainsi que d'universités, parties prenantes du dossier », précise Max Lévita, vice-président de Montpellier Agglomération.

Axelle Lemaire, secrétaire d'État au Numérique, a d'ailleurs reconnu la grande mobilisation des chefs d'entreprise locaux :

« Montpellier est une infusion d'optimisme, et ça fait du bien », avait-elle déclaré lors de sa venue, en juillet.

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>>> Pour en savoir plus sur la French Tech en métropoles

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