Les investisseurs croient en Uber, qui relève sa dernière levée de fonds

Par Mounia Van de Casteele avec AFP  |   |  555  mots
Travis Kalanick, le fondateur d'Uber.
Malgré des levées de fonds à répétition ces derniers mois, le controversé service américain de voitures avec chauffeur Uber continue d'exciter l'appétit des investisseurs et vient d'augmenter de 1 milliard de dollars le volume d'un tour de table en cours.

Uber n'a pas que des ennemis. Loin de là. À tel point que les investisseurs se bousculent au portillon et les levées de fonds s'enchaînent. Une porte-parole d'Uber a indiqué mercredi 18 février à l'AFP avoir augmenté le montant du dernier tour de table à 2,8 milliards de dollars suite à la demande. Cette levée de fonds vient s'ajouter à celle de 1,6 milliard de dollars annoncée fin janvier par la branche de gestion de fortune de Goldman Sachs.

Confiance dans la croissance d'Uber

Cette forte participation "souligne la confiance des investisseurs dans la croissance d'Uber et ses priorités que sont UberPool (le dernier né de leurs services permettant de réduire le coût du trajet en regroupant plusieurs passagers dans la même voiture) et davantage d'expansion internationale", selon un communiqué envoyé par courriel.

Lire : Uber se lance dans le covoiturage ?

Dans le détail, d'après une source proche du dossier, ce montant de 2,8 milliards de dollars inclut 1,2 milliard de dollars de financements obtenus en décembre auprès de plusieurs investisseurs, ainsi qu'une prise de participation stratégique du groupe internet chinois Baidu le même mois pour 600 millions de dollars.

Valorisation inchangée

La valorisation totale de la startup, à l'origine de la célèbre application mobile permettant de commander une voiture avec chauffeur géolocalisée grâce à son smartphone -Uber encaisse une commission de 20% sur le prix de la course-, reste pour sa part inchangée à environ 41 milliards de dollars, selon la source proche du dossier.

Fondée en 2009, la start-up est désormais présente dans 270 villes de 60 pays, contre 60 villes et 21 pays il y a un an. Aussi sa direction fait-elle valoir qu'un tel rythme de croissance nécessite d'importants investissements.

Des plaintes à gogo

Reste que expansion rapide n'est pas sans susciter de fortes tensions avec les taxis traditionnels, mais aussi avec les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), notamment en Europe. En témoignent les récentes arrestations de chauffeurs UberPop, mais également les procès en cours.

Lire aussi : Uber croît et jongle avec les plaintes dans le monde

D'ailleurs, l'annonce du milliard supplémentaire récolté lors de la dernière levée de fonds intervient alors qu'un porte-parole du ministère de l'Intérieur annonçait le même jour la verbalisation de plus d'une centaine de chauffeurs roulant pour le service "Pop" de la start-up à Paris depuis le 1er janvier, date d'entrée en vigueur de la loi Thévenoud.

Rappelons à cet égard que pour se défendre, Uber a porté plainte contre la France auprès de la Commission européenne, estimant que la loi Thévenoud enfreint le droit communautaire. Bruxelles, qui planche sur la question, devrait se prononcer dans les prochaines semaines. Par ailleurs, le Parquet a fait appel fin décembre de la décision du Tribunal de commerce de Paris laissant rouler UberPop. L'audience devrait avoir lieu fin février.

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Pour aller plus loin :

>> "Uber représente un changement sociétal irréversible",
l'interview du Pdg d'Uber France, Thibaud Simphal
[VIDEO et transcription]
(aussi dans notre Quotidien numérique daté du 20 février)

>> "Comment Uber uberise la planète", notre DOSSIER COMPLET dans
La Tribune Hebdo en kiosque ce 20 février (version papier) et/ou à télécharger (en pdf)