
Un million de wons (801 euros). Telle est la récompense promise par les autorités sud-coréennes à quiconque dénonce un chauffeur offrant ses services par l'intermédiaire d'Uber. De quoi inciter à délier les langues. Car Séoul a bel et bien décidé de partir en guerre contre les chauffeurs utilisant la plateforme créée par Travis Kalanick en 2009.
Pour rappel Uber avait commencé à exercer ses activités en Corée du Sud en 2013, s'attirant les foudres des sociétés de taxis et des plaintes de diverses autorités locales. En décembre cette année-là, le fondateur et PDG américain d'Uber ainsi que le partenaire sud-coréen de la société avaient été inculpés dans le pays pour exercice illégal de la profession de taxi.
Proposition indécente
Du coup, la start-up présente dans plus de 200 villes et 54 pays a proposé un marché aux autorités: légaliser son activité de réservation de voitures contre l'enregistrement officiel de ses chauffeurs et la transmission de leurs données de navigation. "La Corée doit être le dernier pays à se mettre en travers de l'innovation", déplorait David Plouffe, vice-président d'Uber, devant la presse à Séoul mercredi.
Mais le pays a décliné sa proposition, jeudi 5 février, pourtant alléchante, du moins avait-elle séduit Boston, comme le précisait la start-up sur son blog le 13 janvier. Mais pas en Corée du Sud où le ministère des Transports a même qualifié cette proposition "d'inacceptable". "Le fait que la société a promis de poursuivre ses opérations (...), clairement en violation de la loi, signifie qu'ils font fi de notre système juridique", a déclaré le ministère. Aussi les autorités vont-elles continuer à "pourchasser sans relâche" les chauffeurs d'Uber, a-t-il ajouté. Quitte à rétribuer la délation, ce qui semble beaucoup moins inacceptable.
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