Connected Conference : "La France avait besoin d'une grande conférence en anglais"

Liam Boogar, organisateur de la grande conférence autour des objets connectés qui s'ouvre ce mercredi au 104, est aussi un expert du système des start-up françaises. Il prédit à la France un avenir rose, pourvu qu'elle allège rapidement sa bureaucratie.
Giulietta Gamberini
Californien d'origine, Liam Boogar a aussi co-fondé le blog Rude Baguette, qui raconte en anglais l'écosystème des startups et l'innovation française.

Californien d'origine, Liam Boogar a choisi la France. Co-fondateur du blog Rude Baguette, qui raconte en anglais l'écosystème des start-up et l'innovation française, il organise depuis 2014 la Connected Conference, événement anglo-saxon autour des objets connectés à Paris. A l'occasion de l'ouverture de la troisième édition de la conférence, il livre à La Tribune son regard sur le présent et le futur de la France en matière d'innovation.

Pourquoi organiser une conférence sur les objets connectés à Paris, de plus en anglais?

Il y a trois ans, lorsque j'ai lancé mon blog en anglais sur les start-up parisiennes, je me suis rendu compte qu'afin d'attirer des investisseurs et partenaires potentiels provenant de la planète entière à Paris, il fallait quelque chose qui manquait encore: une grande conférence anglo-saxonne. Pour légitimer sa tenue ici, il fallait néanmoins l'axer sur un domaine dans lequel la France compte des acteurs locaux suffisamment intéressants pour briller à l'international. C'était le cas des objets connectés, dans lesquels se lançaient déjà nombre de start-up telles que Sigfox.

     Lire aussi : Internet des objets, Sigfox accélère aux Etats-Unis

Il s'agit d'ailleurs d'un domaine charnière en ce moment, puisque l'essentiel de l'innovation tourne désormais autour de la fusion entre hardware et software, industrie et internet.

Comment expliquez-vous la force de la France dans ce domaine?

Quatre capacités doivent être réunies pour parvenir à la création d'un objet connecté: celle de créer l'hardware, puis le software, ensuite de les connecter et finalement de savoir transformer l'objet en article de luxe pour en justifier le prix. Il se trouve que la France est historiquement bien placée dans ces quatre domaines. Paris fait partie des rares villes dans le monde à réunir ces compétences.

En tant qu'Américain et expert du système des start-up françaises, êtes-vous optimiste sur le futur de la France?

En France, le savoir-faire est sans doute là. Et le pays regorge de gens cultivés, passionnés et motivés par leur envie de créer. Ce qui manque, en revanche, est parfois le "faire", entravé par une bureaucratie et des charges sociales trop lourdes pour des jeunes entreprises.

Certes, si ces entraves ne sont pas levées, les gens continueront de partir. Mais si on devait oser les bons choix dans les années à venir, je suis persuadé que le futur de la France est rose. Chaque écosystème présente ses défauts et ceux de la France sont gérables. Evidemment, 2017 sera une année clé en ce sens: les start-up françaises ont besoin de quelqu'un qui sache parler à la gauche tout en allant de l'avant.

 (Propos recueillis par Giulietta Gamberini)

Giulietta Gamberini

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Commentaire 1
à écrit le 25/05/2016 à 14:37
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Pourquoi en anglais ? Il serait temps de réaliser que depuis, en gros, la fin de la 1ere guerre mondiale, la France n'est plus une grande puissance. Clémenceau parlait déjà d'ailleurs couramment anglais :-)

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