Election américaine : 3 choses à savoir sur le présumé piratage russe

Par Anaïs Cherif  |   |  671  mots
Dès octobre, les services de renseignements américains ont accusé la Russie d'avoir piraté des partis politiques
L'affaire du présumé piratage russe a été relancée la semaine dernière par un rapport de la CIA. Alors que le Congrès a décidé d'ouvrir une enquête, un média américain avance que Vladimir Poutine serait personnellement impliqué.

Énième rebondissement dans l'affaire du présumé piratage russe pendant l'élection présidentielle américaine. Dès octobre, les services de renseignements américains ont accusé la Russie d'avoir piraté des partis politiques. L'objectif avancé : interférer dans les élections en favorisant la candidature de Donald Trump.

Fin juillet, des milliers d'emails du parti démocrate ont été diffusés. Ils dévoilaient la cuisine interne du parti, préférant la candidature d'Hillary Clinton à celle de Bernie Sanders. La responsable du parti, Debbie Wasserman Schultz, avait alors quitté ses fonctions. La polémique est réapparue la semaine dernière.

■ Après la CIA, le Congrès ouvre une enquête

Le Congrès a ordonné lundi l'ouverture d'une enquête sur le sujet, sous l'impulsion des républicains John McCain et Lindsey Graham, anti-Moscou, et des démocrates Chuck Schumer et Jack Reed.

Cette demande fait suite à un rapport de la CIA, dévoilé vendredi dernier par le Washington Post. Il assure que des "agences de renseignement ont identifié des personnes ayant des liens avec le gouvernement russe". Elles auraient fourni à WikiLeaks des milliers de courriels piratés du Comité national démocrate, publiés en juillet dernier. Ces hackers sont décrits comme des individus connus des services de renseignements. Toujours selon le Washington Post, ils auraient agi dans le cadre d'une large opération russe pour stimuler la candidature de Donald Trump face à Hillary Clinton.

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 ■ Vladimir Poutine accusé d'être "personnellement impliqué"

Le président russe serait "personnellement impliqué" dans le présumé piratage informatique, a affirmé jeudi NBC News. Les services de renseignements américains auraient "un niveau élevé de confiance" quant au rôle joué par Vladimir Poutine, rapporte la chaîne de télévision. "Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes ne se produisent dans le gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant", a commenté jeudi Ben Rhodes, proche conseiller de Barack Obama, sur la chaîne MSNBC. D'après Reuterscette accusation a été tempérée dans la foulée par un représentant de la Maison Blanche, affirmant que Vladimir Poutine était "susceptible" d'être au courant.

Le piratage présumé aurait commencé comme une vengeance personnelle contre Hillary Clinton - avant de discréditer les Etats-Unis aux yeux de ses principaux alliés pour "être un leader mondial crédible", selon les sources anonymes citées par NBC News. Donald Trump, qui rejette en bloc ces accusations, a pris la défense de la Russie sur Twitter :

"Il faut soit cesser d'en parler, soit apporter enfin des preuves. Sinon, tout ça est plus qu'indécent", a affirmé vendredi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, en marge du déplacement du président Vladimir Poutine à Tokyo.

■ Barack Obama joue la carte de la prudence

Le président sortant a demandé vendredi dernier un rapport complet sur les piratages réalisés pendant l'élection présidentielle américaine, devant être remis avant son départ de la Maison Blanche le 20 janvier. En attendant, Barack Obama joue la carte de la prudence dans un entretien accordé à la radio NPR jeudi, qui sera dévoilé en intégralité ce vendredi soir. "Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons agir", a-t-il déclaré sans nommer Vladimir Poutine. "Et nous le ferons, au moment et où nous le déciderons", a déclaré Barack Obama, en poursuivant que "certaines (de ces représailles) seront explicites et publiques, d'autres ne le seront peut-être pas". Le sujet devrait également être évoqué par Barack Obama dans sa conférence de presse ce vendredi à 14h15 (19h15 GTM).

(Avec agences)