Deutsche Telekom : l'Allemagne redoute des cyberattaques pour les législatives

Suite au piratage de l'opérateur Deutsche Telekom, qui a privé de réseau 900.000 clients, l'Allemagne redoute une multiplication des cyberattaques à l'approche des législatives de 2017.
Anaïs Cherif
Pour la chancelière allemande Angela Merkel, les cyberattaques font désormais "parties de la vie quotidienne".

"Les gens vont devoir s'habituer." Angela Merkel a réagi mardi au piratage de l'opérateur Deutsche Telekom, assurant que les cyberattaques font désormais "parties du quotidien", a rapporté Reuters. Entre dimanche et lundi, 900.000 clients de l'opérateur allemand ont été privés de réseau - soit environ 4,5% des 20 millions d'utilisateurs de ses services de téléphonie fixe. D'après Deutsche Telekom, la panne concernait des routeurs permettant d'accéder à des services de téléphonie, de navigation sur internet et de réception de la télévision.

La Russie dans le viseur

Si les particuliers ont été touchés, la cyberattaque semble être une tentative de piratage plus large visant des sites gouvernementaux allemands, selon un dirigeant de Deutsche Telekom et l'Office fédéral de sécurité informatique (BSI). A l'approche des législatives de 2017, l'Allemagne redoute une multiplication des attaques de ce genre. "L'Europe est au centre de ces tentatives de déstabilisation et l'Allemagne tout particulièrement", estime Bruno Kahl, patron des renseignements extérieurs allemands, dans le quotidien Süddeutsche Zeitung. Selon lui, il existe des "indications selon lesquelles des cyberattaques se produisent dans le seul but de créer de l'incertitude politique".

Début octobre, la chancelière allemande avait alerté son pays des tentatives de désinformation et de piratages en provenance de Russie, à l'approche des élections où elle brigue un quatrième mandat. Lors d'une conférence de presse, Angela Merkel a regretté : "Nous savons déjà qu'aujourd'hui nous devons faire face à des informations provenant de Russie, mais aussi à des attaques en ligne dont l'origine est russe, ou aussi à la diffusion de fausses informations."  Avant d'ajouter : "Cela pourrait aussi jouer un rôle pendant la campagne électorale."

Une cyberattaque russe du Bundestag en 2015

Si l'identité des pirates informatiques est encore inconnue, le logiciel malveillant Mirai serait impliqué dans la panne de l'opérateur. Il a été développé par le groupe de hackers russes Sofacy afin de planifier des attaques réseau d'envergure. C'est également ce logiciel qui a été utilisé fin octobre pour déclencher la cyberattaque géante, perturbant plusieurs sites comme Twitter, Spotify, Amazon, eBay, Airbnb, Netflix...

Ce n'est pas la première fois que l'Allemagne soupçonne la Russie d'orchestrer des cyberattaques. En août dernier, les partis politiques CDU et Die Linke avaient reçu des courriels attribués à un groupe de hackers pro-Kremlin. Ces emails, qui semblaient émaner "du quartier général de l'Otan", étaient infectés par un logiciel espion. Le Bundestag, chambre basse du parlement allemand, avait également été piratée en 2015. L'attaque avait été attribuée à la Russie par les services de renseignement allemands. En octobre, le ministère de la Défense a annoncé la création d'un cyberdépartement avec 130 fonctionnaires, entre Bonn et Berlin.

(Avec agences)

Anaïs Cherif

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Commentaires 2
à écrit le 01/12/2016 à 10:57
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Notre économie coule à cause de notre infériorité technologique. Des candidats qui parlent mieux de "prisunic" que d'informatique. Il serait temps de placer la technologie au centre d'un programme.

à écrit le 30/11/2016 à 19:20
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Et nos services spécialisés et nos hakers, si nous en avons, ils font quoi, mumusent ?

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