Sorin Group bientôt au coeur du marché chinois

L'entreprise italienne leader dans le traitement des maladies cardiovasculaires vient de fusionner avec son concurrent américain Cybertronic. En 2015, le nouveau groupe met le cap sur la Chine tout en continuant à développer ses innovations.
Le siège de Sorin Group.

La semaine dernière, Sorin, le fabricant italien de dispositifs médicaux a annoncé sa fusion avec Cyberonics (CYBX. O). La société issue de la fusion sera détenue à 46 % par les actionnaires actuels de Sorin et à 54 % par ceux de Cyberonics.

« Cette alliance permettra la croissance par l'utilisation de nos réseaux de distribution à travers le monde qui sont très complémentaires, précise André-Michel Ballester, PDG de Sorin. Cyberonics réalise 80% de ses ventes aux États-Unis et 20% au-delà alors que nous faisons 23 % de nos ventes aux USA contre 77 % à l'extérieur. »

Pour le nouveau chef de file mondial de la chirurgie cardiaque, la Chine sera bientôt le premier marché mondial des technologies médicales en matière de chirurgie cardiaque. Pour répondre à la demande, la société vient de s'associer, via une coentreprise, avec Microport à Hong Kong, dans le domaine du traitement des troubles du rythme cardiaque.

L'ETI italienne mise sur la France pour assurer son développement européen. Ancienne branche du groupe Fiat, indépendante depuis 2004 avec son introduction en Bourse, l'entreprise compte 4.000 collaborateurs répartis sur dix sites de production en France, en Amérique du Nord et au Brésil. Son chiffre d'affaires s'élève à 746,9 millions d'euros en 2014. Une taille modeste, mais qui n'entrave en rien ses ambitions internationales : ses produits sont vendus dans plus de 100 pays et elle réalise 90 % de son chiffre d'affaires hors Italie. Sur le marché des stimulateurs cardiaques par exemple, elle est numéro deux en Russie et au Japon.

Depuis cinq ans, Sorin a fait des pays émergents l'un de ses principaux axes de développement. L'entreprise réalise déjà plus de 15% de son chiffre d'affaires dans les BRICS, une façon de se démarquer de son principal concurrent, le géant américain Medtronic. Pour le PDG de l'ETI, André-Michel Ballester, le marché chinois possède un gros potentiel.

« Avec 150.000 opérations de chirurgie cardiaque par an, soit trois fois moins qu'aux États-Unis, ce marché pourrait devenir dix fois plus important, estime-t-il. Il est servi par un système centralisé qui a commencé à rénover sérieusement les établissements hospitaliers. »

L'autre carte maîtresse de l'entreprise tient à l'innovation technologique. Fondée par des ingénieurs, l'ETI a su se bâtir une réputation dans les milieux médicaux grâce à ses premières mondiales, comme le stimulateur cardiaque équipé d'un micro-ordinateur, en 1981, ou le défibrillateur resynchroniseur avec capteurs hémodynamiques, en 2008. En 2013, l'entreprise a investi 73,7 millions d'euros en R&D. Sa dernière innovation : une valve qui permet de remplacer celle d'un coeur malade, mais sans avoir à ouvrir le thorax du patient. Ce dispositif en métal à mémoire de forme peut être comprimé dans un petit tube et placé à l'intérieur du coeur par le médecin, via les circuits veineux et artériels. Une fois en place, la valve se déploie pour remplacer celle qui est défaillante. Un dispositif très innovant qui permet d'économiser trente minutes de chirurgie cardiaque et tous les risques liés à ce type d'intervention.

« Il s'agit d'une pièce découpée par laser et ne nécessitant pas de points de suture, précise André-Michel Ballester. Ce dispositif est approuvé par les autorités de santé européennes et bientôt par celles des États-Unis. »

Le site de Clamart, vitrine mondiale du groupe

Autre innovation, un stimulateur cardiaque capable de corriger les arythmies en « écoutant » les battements du coeur. Actuellement, les chercheurs de Sorin sont concentrés sur la neurostimulation pour soigner l'insuffisance cardiaque. Cette maladie très invalidante est encore sans traitement efficace. En stimulant les nerfs qui commandent les battements du coeur pour réguler le rythme cardiaque, Sorin offrirait des possibilités d'amélioration à des millions de patients non traités.

En fusionnant avec Cyberonics, société spécialisée en neuromodulation (traitement de l'épilepsie et de la dépression par stimulation du nerf vague), Sorin renforce ses compétences et devrait apparaître comme l'un des chefs de file mondiaux de cette technique innovante. Depuis 2010, c'est le site de production de Clamart (Hauts-de-Seine) qui regroupe ces recherches.

Avec 500 salariés sur le parc d'activités Noveos, des lignes de production de haute technologie et la plus grande salle blanche d'Europe, Sorin souhaite faire de Clamart sa vitrine mondiale pour le diagnostic et le traitement des troubles du rythme cardiaque. Travaillant en partenariat avec de nombreux CHU, l'ETI italienne entend bien mettre à profit l'excellence médicale française dans le domaine des maladies cardiovasculaires.

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Commentaires 2
à écrit le 14/10/2023 à 10:43
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bonjour, veuillez me communiquer le représentent de la marque SORINE en Algérie si possible, merci Salutations

à écrit le 14/10/2023 à 10:42
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bonjour, veuillez me communiquer le représentent de la marque SORINE en Algérie si possible, merci Salutations

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