À Lannion, en plein redécollage, encore 250 postes à pourvoir dans la Tech

Le rebond économique de Lannion est stimulé par le dynamisme des entreprises et des PME de la technopole Anticipa. Il reste encore 250 postes sur les 500 à pourvoir dans la cybersécurité, la 5G, mais aussi dans l’optique-photonique. Le secteur de la tech s’affiche comme un poids lourd du territoire avec de belles perspectives.
828 CV aux profils très qualifiés ont été postés sur le « job board » (l’espace recruteurs) du site workinlannion.bzh, pour 259 offres actives.
828 CV aux profils très qualifiés ont été postés sur le « job board » (l’espace recruteurs) du site workinlannion.bzh, pour 259 offres actives. (Crédits : Anticipa)

L'annonce, en juin 2020, du plan social de Nokia, avec à la clé la suppression de 402 emplois, avait fait grand bruit à Lannion, faisant craindre à la petite ville de 20.000 habitants, située en Côtes d'Armor, un reflux économique.

Il n'en a rien été. Un an plus tard, le territoire a rebondi, porté par le dynamisme des entreprises technologiques et la disponibilité de certaines compétences.

À Lannion, où le taux de chômage s'établit à 7,3%, 500 postes étaient à pourvoir avant l'été dans la cybersécurité, la 5G ou encore l'optique-photonique.

Grâce aux actions de jobdating, en cours jusqu'à la fin de l'année et mises en place par la technopole Anticipa, qui accompagne les projets innovants ou industriels sur Lannion Trégor Communauté et Guingamp Paimpol Agglomération, 250 emplois d'ingénieurs en intelligence artificielle (IA) et télécoms, de développeurs web et logiciel, de techniciens ont été pourvus.

Les recrutements devaient se poursuivre sur une période de dix-huit à vingt-quatre mois avec 300 embauches prévues à la fin 2021, et 200 de plus en 2022.

« Dans les domaines du numérique et de l'innovation, tous les indicateurs sont au vert » assure Estelle Keraval, directrice de la technopole Anticipa.

« Lannion était la deuxième ville bretonne après Rennes en matière de dépôts de brevets entre 2012 et 2015, et le territoire où le taux de création de startups par habitant (2,1 pour 10.000 emplois) est le plus élevé de France. Fort de ses 3.500 chercheurs et ingénieurs, il possède des expertises technologiques reconnues et un vivier de talents. »

Sur les 239 licenciés de Nokia , 231 ont déjà retrouvé un emploi sur place

Après la mobilisation à l'été 2020, d'une cellule « plan de rebond » axée sur la 5G et la cybersécurité, la stratégie déployée pour doper les perspectives de développement économique du Trégor porte ses fruits.

Nokia a ouvert un centre R&D dédié à la cybersécurité où 40 postes sont à pourvoir (cloud, cybersécurité, télécom...) et n'a finalement licencié que 239 salariés sur les 402 annoncés. Et 231 d'entre eux ont retrouvé un emploi sur place, au sein des entreprises déjà installées et en croissance, comme Akka technologies (5G, cyber, cloud, logiciel embarqué) ou Experis (automatisation, réseaux & télécoms...) ainsi que dans les nouvelles structures qui se sont installées.

Les recrutements concernent les centres de R&D de Qualcomm, ouvert le 1er septembre (5G software et hardwares) et d'Ericsson (5G, réseau, IA, cybersécurité), ainsi que le site lannionais de l'institut de recherche technologique (IRT) b<>com, qui embauche pour accélérer son développement en matière de 5G/xG souveraine et de réseaux privés 5G.

L'excellence du pôle optique-photonique de Lannion

Outre les 120 entreprises du numérique réparties sur le territoire, d'autres PME ont aussi des besoins en compétences pointues.

« Le développement de Lannion-Trégor est également porté par les entreprises spécialisées en optique-photonique où naissent des innovations mondiales comme iXblue, dont la fibre optique a été embarquée pour le dernier voyage vers la station spatiale internationale, Lumibird ou Oxxius », précise Estelle Keraval.

Elle ajoute:

« Née des compétences télécoms, cette filière adresse aujourd'hui des marchés diversifiés (télécommunications, défense, industrie, médical, biotechnologie, marquage, luxe...) et fait du pôle optique-photonique de Lannion, l'un des centres majeurs en France et en Europe. »

Pour valoriser les offres d'emplois, le cadre de vie et attirer les candidats locaux ou issus de l'extérieur de la région, la technopole Anticipa communique via les réseaux sociaux et alimente, avec un certain succès, un site baptisé workinlannion.bzh.

828 CV aux profils très qualifiés ont été postés sur son « job board » pour 259 offres actives.

« Un ingénieur peut avoir à Lannion les mêmes ambitions et la même carrière que dans une très grande ville » se félicite la directrice d'Anticipa. « Les débouchés existent sur des métiers à forte valeur ajoutée, dans un écosystème d'innovation de rang mondial. »

Le dynamisme du numérique et de la photonique profite à tout le territoire

Le rebond de l'économie trégoroise ne dépend pas seulement des entreprises du numérique. Si celles-ci représentent 44% des 7.500 emplois (213 entreprises,) comptabilisés en 2020 dans l'industrie et l'innovation par l'enquête annuelle menée par la technopole, 22% des emplois se situent dans l'alimentation-nutrition, 21% dans l'industrie du naval-nautisme, 10% dans la photonique et 3% dans la cosmétique-biotech (valorisation des ressources marines).

Avec 4.049 emplois en 2020, le numérique et la photonique font figure de poids lourd de l'écosystème.

« Les grands groupes comme Orange maintiennent un effectif stable (hors PSE Nokia) mais les TPE et PME, avec 222 emplois créés l'an passé, boostent l'économie », analyse Estelle Keraval qui anticipe une année 2021 prometteuse en termes de croissance et d'implantations nouvelles.

Les atouts d'un bassin de vie à taille humaine

Malgré des problèmes de recrutements qui s'aiguisent, le contexte sanitaire contribue au fait que le territoire lannionnais attire les entreprises. La dynamique générale profite à l'économie toute entière, y compris aux secteurs du bâtiment, en forte croissance, du tourisme qui se porte plutôt bien, de l'agriculture et du commerce.

A mi-chemin entre industrie du futur et économie plus traditionnelle, l'agglomération Lannion-Trégor entend profiter de cette attractivité croissante, à deux pas de la mer, pour séduire de nouveaux arrivants.

Située à trois heures de Paris en TGV et affichant des prix immobiliers six fois moins cher qu'en région francilienne, le territoire met en avant son bassin de vie à taille humaine, « alliant la modernité de services comparables à ceux d'une métropole et la sérénité des villages », selon les mots du député des Côtes d'Armor, Eric Bothorel.

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Commentaires 2
à écrit le 20/10/2021 à 13:30
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ans un coin ou l'école privée est très enracinée, des collèges eux aussi privés de bon niveau, à peine plus chers, de bonnes universités,Rennes Beaulieu, Brest, normal de trouver du personnel de haut niveau facilement de plus les Bretons restent atta...

à écrit le 20/10/2021 à 10:10
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Ce territoire a une perle : Trébeurden

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