Doctolib attaque le marché italien, la conquête européenne prend forme

Après la France et l'Allemagne, la licorne française -startup non cotée valorisée au moins 1 milliard de dollars- s'implante en Italie en rachetant son concurrent local Dottori. Doctolib prévoit d'investir 250 millions d'euros, issus de ses propres revenus et d'une prochaine levée de fonds, pour conquérir le pays.
Sylvain Rolland
Stanislas Niox-Chateau, le CEO de Doctolib.
Stanislas Niox-Chateau, le CEO de Doctolib. (Crédits : Benoit Tessier)

Doctolib réussira-t-il son pari de devenir le géant européen de la prise de rendez-vous médicaux ? La licorne française place en tout cas ses pions avec le rachat, annoncé le 14 octobre, de Dottori.it, un concurrent italien basé à Milan, pour un montant non communiqué. Un an après avoir déployé des équipes sur place, Doctolib choisit la voie la plus rapide en avalant un acteur déjà implanté dans le nord du pays. La plateforme française, déjà présente en Allemagne grâce à un rachat qui fédère un réseau de plusieurs milliers de praticiens et réalise deux millions de rendez-vous médicaux par mois. Une base sur laquelle s'appuyer pour conquérir un marché encore largement à défricher, étant donné la faible numérisation des professionnels de santé en Italie, et se positionner face à MioDottore, qui appartient à l'autre champion européen de la e-santé, DocPlanner.

Ou quand l'Italie devient le terrain de jeu d'une bataille de géants, mais dans laquelle Doctolib part avec un peu de retard, puisque MioDottore est, pour l'instant, mieux ancré que Dottori. Mais dans la bataille globale face à DocPlanner, c'est Doctolib qui mène : le Français créé en 2013 revendique 300.000 clients personnels de santé et 60 millions de rendez-vous pris par mois en France et en Allemagne (dont au moins 45 millions dans l'Hexagone), contre 107.000 docteurs et 7 millions de rendez-vous par mois pour le polonais.

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250 millions d'euros d'investissements et 500 emplois à la clé

Fondée en 2013 par Stanislas Niox-Chateau, Doctolib s'est lancée dans la conquête européenne en 2016 en s'implantant en Allemagne, crucial pour devenir leader européen. La crise sanitaire lui a fait prendre un peu de retard dans sa conquête commerciale -la startup a bâti son succès en France en allant démarcher les praticiens au porte-à-porte, mais sa plateforme a su profiter des confinements et de la campagne de vaccination pour se diversifier dans la téléconsultation et surtout, s'imposer comme un réflexe en France, où elle surclasse très largement ses concurrents Maiia et Keldoc.

Pour se faire une place en Italie et semer DocPlanner, Doctolib sort l'artillerie lourde. La plateforme prévoit ainsi d'investir 250 millions d'euros pour recruter des praticiens et co-construire avec eux les logiciels adaptés à leur pratique. L'argent proviendra à la fois de ses fonds propres et d'une probable nouvelle levée de fonds, qui pourrait survenir bientôt étant donné que la dernière en date, de 150 millions d'euros, remonte à mars 2019, une éternité pour les licornes, plutôt habituées à repasser à la caisse tous les deux ans maximum.

Cet argent lui permettra de recruter 500 personnes, en plus des 120 salariés actuels de Dottori, "dans toutes les régions d'Italie dans les mois et années à venir", précise le communiqué de presse, qui indique que Doctolib ouvrira aussi un nouveau centre de recherche à Milan. Ces équipes seront dirigées par Nicola Brandolese, nouveau CEO de l'entreprise en Italie, entrepreneur avec 25 années d'expérience dans le numérique et ancien cofondateur de Sky Italia.

Sylvain Rolland

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Commentaires 8
à écrit le 18/10/2021 à 10:01
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En 2020, Doctolib est victime d'un vol de données personnelles concernant 6 128 rendez-vous médicaux (nom, prénom, sexe, âge, numéro de téléphone, adresse électronique des patientes et patients ; date de rendez-vous, nom et spécialité des personnels ...

à écrit le 17/10/2021 à 9:31
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Il y en a mare de ces bidules à l’efficacité douteuse qui ne font qu'enrichir quelques uns. A quand l'Appli pour réserver son P'tit coin..

à écrit le 17/10/2021 à 5:52
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Quand j'ai un pet de travers, je vais voir un specialiste en HP. Pas besoin de ce truc inutile.

à écrit le 16/10/2021 à 14:15
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J’ai trouvé doctolib pratique lors de la pandémie . Au delà de ceci , je trouve «  un négatif » à améliorer sur cette application, le fait qu’un médecin ne soit pas affilié à cette plateforme , doctolib envoye quand même un sms de rappel .( ceci...

à écrit le 16/10/2021 à 11:15
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ben ayant tout deux d'ancien banquier a la tête de leurs état, je pense qu'une coopération "européenne" ne pouvait qu'être positif ! après tout, y a de l'oseille a se faire ! par contre, le droit a la discrétion digitale, c'est pas un peu le but de ...

à écrit le 16/10/2021 à 10:22
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L'économie de vieux.

à écrit le 15/10/2021 à 23:25
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Doctolib n'existe qu'à cause des mesures de Macron et de l'exploitation scandaleuses de nos cotisations ! Ça suffit de prendre les français et les autres européens pour des cons !

le 16/10/2021 à 8:34
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pour jean c est les praticiens qui financent doctolib a raison de 130 euros/mois .les usagés ne payent pas doctolib d une façon ou d une autre !

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