Un gros problème, dans le monde hospitalier, c'est qu'il est parfois difficile - voire impossible - d'évaluer finement la douleur ressentie par les patients. Et en conséquence, de lui fournir un traitement adapté. C'est en faisant ce constat que Fabien Pagniez a développé, via sa société MDoloris, une solution maison.
« Concrètement, on relève l'activité électrique du fonctionnement cardiaque, témoigne le patron lillois de 37 ans. À partir de ce signal, on mouline des algorithmes pour extraire des indices corrélés à la douleur et au confort du patient. »
Pour ce faire, MDoloris commercialise un kit doté de trois capteurs à installer sur le thorax. Avec cette solution, le personnel soignant peut ainsi fournir au patient un traitement antidouleur ultra-personnalisé.
Créé en novembre 2010, MDoloris, 2,5 millions de chiffre d'affaires au compteur, affiche une sacrée croissance.
« Aujourd'hui, nous sommes présents dans 50 pays - la Lettonie et le Qatar étant les deux derniers - et 318 CHU [centres hospitaliers universitaires, NDLR] utilisent notre solution », souligne Fabien Pagniez.
La société vient également de boucler une levée de fonds de 5 millions d'euros pour s'étendre à l'international.
« On vient de décrocher l'autorisation de mise sur le marché aux États-Unis, poursuit-il. Ce marché a un gros potentiel de développement, il représente 1,3 fois le potentiel total européen. »
En outre, MDoloris prévoit de s'implanter prochainement au Japon, au Brésil et en Chine. Pour commercialiser sa solution, elle compte ouvrir des bureaux à l'étranger, et « passer ses effectifs de 21 à 48 d'ici à 2018 », insiste le patron.Un joli tour de force, d'autant que commercialiser de nouveaux produits dans le monde médical n'est pas chose aisée.
« Obtenir les autorisations pour de nouveaux pays, ça prend un temps fou, insiste Fabien Pagniez. Pour les États-Unis, il nous a fallu dix-huit mois... »
Une fois ce sésame décroché, MDoloris passe souvent par des distributeurs spécialisés, « bien positionnés pour promouvoir nos produits », détaille-t-il.
Sans se reposer sur ses lauriers, son équipe planche déjà sur son prochain produit :
« Un dispositif pour suivre et surveiller la souffrance fœtale avant l'accouchement. »
Il permettra notamment de détecter le manque d'oxygénation du fœtus - qui cause, d'après lui, 12. 000 morts par an en Europe. Et ainsi de déclencher - ou pas - une césarienne au moment opportun.
« Cette solution devrait faire pas mal de bruit... », lâche Fabien Pagniez, visiblement loin d'être rassasié.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !