Facebook bannit certains complotistes de ses plateformes, dont Alex Jones

Facebook a annoncé jeudi 2 mai avoir supprimer les comptes d'Alex Jones, complotiste américain d'extrême droite et fondateur du site d'Infowars, et d'autres personnalités controversées pour avoir enfreint la politique du réseau social sur les organisations et les individus dangereux.
Sur les sept comptes supprimés figure celui d'Alex Jones, un complotiste américain d'extrême droite, fondateur du site d'Infowars, prompt à relayer théories du complot et autres infox.
Sur les sept comptes supprimés figure celui d'Alex Jones, un complotiste américain d'extrême droite, fondateur du site d'Infowars, prompt à relayer théories du complot et autres infox. (Crédits : Reuters)

Facebook va supprimer définitivement de sa plateforme et de sa filiale Instagram les comptes de plusieurs personnalités controversée. Parmi elles, le leader noir américain Louis Farrakhan, aux propos régulièrement antisémites, ou d'extrême droite comme le complotiste Alex Jones. « Nous avons toujours interdit les individus ou organisations qui promeuvent ou se livrent à la violence et la haine, quelle que soit l'idéologie », a indiqué l'entreprise, qui a supprimé définitivement sept comptes de personnes et organisations entrant dans la catégorie "individus et organismes dangereux" établie par Facebook.

Le réseau social, comme les autres plateformes internet, est très souvent accusé de ne pas expurger assez vite les publications problématiques ou choquantes. La tuerie en mars dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, perpétrée par un suprémaciste blanc, avait de nouveau mis le sujet sur le devant de la scène. Le tireur avait diffusé l'attaque en direct sur Facebook.

Il ne sera désormais plus possible de partager les vidéos complotistes d'Infowars

Louis Farrakhan est le leader de l'organisation "Nation of Islam", fondée en 1930. L'organisation et son leader sont connus pour des prises de position violentes, souvent antisémites ou homophobes. Le célèbre rappeur Snoop Dogg a diffusé - sur Instagram - deux vidéos de soutien à Louis Farrakhan, insultant abondamment Facebook en des termes orduriers.

Alex Jones, lui, est un complotiste américain d'extrême droite, fondateur du site d'Infowars (également supprimé), prompt à relayer théories du complot et autres infox. Il est notamment connu pour avoir prétendu que la fusillade dans l'école primaire Sandy Hook - qui avait fait 26 morts dont 20 enfants -, était une mise en scène. Il ne sera désormais plus possible de partager les vidéos d'Infowars, sinon dans le but de les condamner, a précisé le réseau social.

Alex Jones et Infowars avaient déjà fait l'objet d'interdictions, temporaires pour certaines, de la plupart des plateformes internet l'été dernier, dont Facebook, Twitter, YouTube (Google).

Le "suprémacisme blanc" également banni

Paul Nehlen, un politicien membre du parti républicain et figure de l'extrême droite américaine a aussi été banni jeudi, de même que Milo Yiannopoulos, polémiste ultra-conservateur britannique, chantre du nationalisme blanc aux Etats-Unis.

Aussi visé, Paul Joseph Watson est un jeune Britannique adepte des théories du complot dont les vidéos d'extrême droite font des centaines de milliers de vues sur internet. Sur Twitter, M. Watson a réagi en évoquant « une purge purement politique », affirmant n'avoir « enfreint aucune règle » du réseau.

Enfin, l'américaine Laura Loomer est coutumière de vidéos et déclarations complotistes ou anti-mulsulmanes sur les réseaux sociaux.

Facebook va retirer toutes les pages, groupes et comptes qui les représentent d'une manière ou d'une autre (y compris les pages non officielles relayant les mêmes contenus).

Infraction de la politique sur les "individus dangereux"

Cette série d'interdictions a été annoncée aux médias par Facebook avant que tous les contenus aient été retirés, laissant par exemple à Laura Loomer et Milo Yiannopoulos le temps d'inviter leurs abonnés à les suivre autrement, via mail ou messagerie, selon des captures d'écran diffusées dans la presse américaine.

Une porte-parole de Facebook a confirmé à l'AFP que la suppression des comptes avait en effet pris plus de temps que prévu.

La catégorie "individus et organismes dangereux" de Facebook est définie ainsi sur son site internet en français :

"Afin d'éviter et d'empêcher toute nuisance et tout danger dans le monde réel, les organisations ou individus impliqués dans les activités suivantes ne sont pas les bienvenus sur Facebook : les activités terroristes, la haine organisée, les meurtres de masse ou en série, la traite des personnes, la violence ou les activités criminelles organisées".

Fin mars, après le massacre de Christchurch, Facebook avait annoncé l'interdiction de davantage de publications ayant trait au "suprémacisme blanc" et autres idéologies voisines.

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Commentaire 1
à écrit le 03/05/2019 à 14:44
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Super !, quand es ce que la filiale française arrête de se cacher derrière le droit américain de la liberté d'expression pour justifier le refus de fermer les sites des excités et complotistes français, voire les multi condamnés comme Dieudonné ?

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