Du bon usage du français dans les médias

Le ministère de la Culture et de la communication rassemble dans un registre le nouveau vocabulaire français pour remplacer les termes étrangers très présents dans le secteur de l'audiovisuel.

Finis les "teasing", "disc-jockey", "téléshopping" ou autres "access prime time", place à l'aguichage, à l'animateur, au téléachat et à l'avant soirée. Le ministère de la Culture et de la Communication vient de publier le "vocabulaire de l'audiovisuel et de la communication" 2010. Cet ouvrage rassemble les termes français inventés par la Commission générale de terminologie et l'Académie française pour remplacer les anglicismes, largement utilisés dans les secteurs techniques de l'audiovisuel.

L'objectif d'une telle démarche est à la fois de défendre la langue française, mais aussi de faciliter la compréhension de certains sujets par un public non averti et non coutumier des expressions venues principalement d'outre-Manche et d'outre-Atlantique.

Quelles applications ?

Plus de 5.000 termes nouveaux ont ainsi été publiés au Journal Officiel, ce qui rend leur utilisation obligatoire pour les services de l'Etat et les établissements publics. Cette dernière publication va-t-elle s'imposer chez les journalistes à qui il est souvent reproché de ne pas honorer comme il se doit la langue française ?

Interrogée sur la question, une journaliste de latribune.fr ayant une formation de linguiste considère que "c'est une entreprise honnête de mise en valeur de la langue française ; c'est un moyen de rouvrir le débat sur la spécificité culturelle française". La journaliste reste cependant plus réservée sur les effets concrets de cette mesure considérant qu'on ne peut pas imposer de nouveaux mots, que c'est avant tout une question d'usage, d'ancrage du mot dans la langue. "Si certains mots ont effectivement réussi à s'imposer, comme le mot "logiciel" (présenté dans un arrêté en 1981, Ndlr) pour remplacer le terme "software", il est peu probable que d'autres mots déjà fortement usités tels "playback" ou "blog", soient remplacés dans le langage courant, comme le ministère le propose, par les termes "présonorisation" et "bloc-notes", ou que ces derniers apportent plus de clarté", ajoute-t-elle.

Une démarche bien française

La linguiste française Henriette Walter explique, dans un des ses nombreux ouvrages à destination du grand public ("Honni soit qui mal y pense", 2001, Robert Laffont), que la langue anglaise est remplie de mots d'origine française; elle estime que plus des deux tiers du vocabulaire anglais viennent de l'Hexagone. Par ailleurs, nos voisins britanniques, contrairement à nous, utilisent volontiers des expressions françaises "pour faire chic", précise-t-elle.

Pour ceux qui veulent s'exprimer correctement en français, en suivant les textes officiels, le site FranceTerme est mis à disposition par le ministère de la Culture et de la communication. On y propose pour chaque terme étranger une définition ainsi que le bon mot français à utiliser.

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