À la cour du roi Arnaud

Les favoris valsent au rythme des humeurs du patron. Une méthode de management déstabilisante pour le groupe déjà malmené par l'absence de stratégie claire.
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« Charmant, charmeur, sympathique », les éloges ne manquent pas sur Arnaud Lagardère dont l'allure d'éternel adolescent en fait un patron à part dans le landerneau médiatico-économique. Mais cette image savamment entretenue masque des méthodes de management décriées. Aux manettes, toujours dans l'ombre, oeuvrent les hommes de confiance, arrivés avant la mort de Jean-Luc Lagardèrerave;re : Dominique D'Hinnin, directeur financier, et Thierry Funck-Brentano, qui a fait sa carrière au sein du groupe.

Tous deux ont été nommés cogérants en 2010. Une stabilité d'apparence. Car, en parallèle, Arnaud Lagardère fait valser les favoris, sans que personne connaisse les raisons objectives de ces crises de désamour. "Quand vous êtes dans ses petits papiers, vous êtes porté au pinacle. Vous êtes en cour pendant six mois, un an, deux ans. Et puis tout d'un coup vous disparaissez complètement de son radar ", indique une des victimes de ces revirements. Le cas d'Arnaud Molinié (1ère photo) est à cet égard emblématique. Nommé directeur de la communication en 2000, il connut une ascension fulgurante. Il fut notamment porte-parole de la gérance, puis PDG de Lagardère Entertainment avant d'être brutalement remercié il y a un an.

Olivier Guiguet, récemment limogé, a aussi fait les frais de ce management approximatif. L'ancien directeur marketing de France Galop, présidé par Jean-Luc Lagardère, fut nommé directeur de la communication de Lagardère Active avant d'arriver à la tête de Lagardère Sports. Début de la chute : mai 2010. Arnaud Lagardère prend alors la présidence de Lagardère Unlimited (ex-Lagardère Sports). Olivier Guiguet (2ème photo) est rétrogradé et voit son périmètre divisé par deux. L'annonce en sera faite devant la presse.

Arnaud Lagardère a aussi la malheureuse réputation de se désister au dernier moment de rendez-vous festifs mais professionnels, quitte à humilier ses cadres. Dernier exemple en date : il a fait faux bond au dernier moment au départ en retraite de Jean-Louis Nachury, ex-président d'Hachette Distribution Services auquel il avait convié le tout-Paris.

Certes, il y a des compensations. "Ces cadres, déjà bien payés, partent souvent avec un très gros chèque..." Aujourd'hui, le porte-parole du groupe Ramzi Khiroun (3ème photo), également conseiller en communication de DSK, est dans les petits papiers du patron. Malgré cette double casquette encombrante, il lui a réitéré sa confiance absolue. Jusqu'à quand ?

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