Temps de parole du PS : le CSA rappelle à l'ordre trois chaînes TV et deux radios

L'affaire Dominique Strauss-Kahn, les élections sénatoriales et la primaire socialiste ont fait exploser le temps de parole du PS dans les médias ces trois derniers mois. Une dérive valant aux chaînes de télé et radios visées un carton jaune de la part du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
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Le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a rappelé à l'ordre les chaînes de télévision ayant accordé un temps de parole trop élevé au parti socialiste. "Entre juillet et septembre, nous avons constaté un très grave déséquilibre par rapport aux règles simples qui avaient été fixées par le CSA pour la répartition des temps de parole des partis politiques", a déclaré Michel Boyon, président du CSA, en conférence de presse. Une période correspondant à l'affaire Dominique Strauss-Kahn, les élections sénatoriales et la primaire socialiste ."Certaines chaînes ont réglé le problème, d'autres ne l'ont pas fait", a-t-il souligné.

Les chaînes d'information continue i>Télé, LCI et BFM-TV sont particulièrement visées - le temps de parole des socialistes y a été de l'ordre de 150% supérieur à celui de la majorité -, ainsi que les radios France Inter et Europe 1.

"D'octobre à décembre, les chaînes doivent respecter les injonctions du CSA. Cela ne rattrapera pas le passé mais nous serons extrêmement exigeants", a prévenu Michel Boyon, qui a reçu des "plaintes innombrables" de la part de téléspectateurs et de certaines formations politiques. Il n'y a aucun rattrapage possible pour les journaux, dont les calculs sont trimestriels, mais il est envisageable pour les magazines, dont le décompte semestriel prendra fin le 31 décembre.

Des représentants du Front de gauche et de Lutte ouvrière ont d'ailleurs fait part de leur courroux lors de la conférence de presse organisée au siège du CSA.

Exit les petits partis...

Christine Kelly, membre du CSA et présidente du groupe de travail "pluralisme et campagnes électorales", a elle aussi tiré la sonnette d'alarme, à six mois de l'élection présidentielle. "Lorsque le temps de l'opposition dépasse celui de la majorité qui a été élue par le peuple, il y a un sérieux problème", a dit l'ancienne journaliste.

"Des petits partis ont été rayés de l'antenne: où sont passés Europe-Ecologie-Les-Verts, le Front de gauche, le Parti communiste, le MoDem ? C'est inacceptable pour le CSA", a-t-elle ajouté.

Les membres du CSA ont d'autant moins accepté les dérapages que des évènements comme les élections sénatoriales, qui se sont soldées par une victoire historique de la gauche, et la primaire socialiste étaient prévisibles.

Le PS n'est pas en cause, a rappelé Christine Kelly. "Il a fait sa vie, les médias ont suivi et ils ont eu raison de le faire. En revanche, les médias ont eu tort de ne pas rééquilibrer", a-t-elle expliqué.

La période électorale, fixée par le Conseil constitutionnel, devrait débuter le 1er janvier 2012. La règle d'équité s'appliquera alors entre tous les candidats potentiels - le CSA possède "une bonne cinquantaine de noms" a dit Michel Boyon.

L'égalité absolue de temps de parole s'imposera ensuite aux candidats ayant obtenu les parrainages nécessaires pour participer à la course à l'Elysée.

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