Pour "purifier internet", la police chinoise s'infiltre sur les sites sociaux

En plus des deux millions d'agents qui surveillent déjà le web, plusieurs comptes "espions" seront présents, aux yeux de tous, sur les réseaux sociaux chinois. 30 journalistes et 70 net-citoyens seraient actuellement emprisonnés en Chine.
Lancé en 2003, la grande muraille électronique de Chine utilise massivement la détection et le blocage de mots clés.

Mauvaise nouvelle pour les internautes de l'Empire du Milieu : le département de la police chinoise en charge de la censure de l'information en ligne, serait en train de déployer des cybers policiers sur ses sites sociaux, afin de "purifier Internet" de l'information "illicite et préjudiciable".

Selon le ministère chinois de la sécurité publique, la police de l'internet, présente à travers 50 villes, préparerait l'ouverture de plusieurs comptes sur différents réseaux sociaux, y compris Weibo, le plus utilisé en Chine. A l'instar des patrouilles de rue, les cybers policiers veilleront ouvertement sur le net à partir d'aujourd'hui, rendant public leurs propres comptes.

Le réaménagement du domaine serait une réponse aux préoccupations du peuple sur les problèmes tels que le jeu en ligne et la pornographie. Il viserait à accroître la visibilité de la présence policière en ligne, et de «créer un Internet harmonieux, clair et lumineux», a assuré le gouvernement chinois.

"La fraude, la diffamation, le jeu, la vente de drogues et d'armes, ont provoqué la colère d'une partie du peuple et créé un défi sérieux pour un Internet ordonné."

La police aura la possibilité d'émettre des avertissements à ceux qui sont impliqués dans des infractions mineures. Le gouvernement a déjà supprimé 758 000 morceaux "d'informations illégales et criminelles", et a enquêté sur plus de 70 000 affaires de cybercriminalité depuis le début de l'année, a indiqué le ministère.

La Chine, un des pires ennemis d'Internet

Le gouvernement chinois pratique une censure agressive, voir abusive sur internet. Il y a deux ans déjà, deux millions d'agents surveillaient le net chinois, selon les Nouvelles de Pékin, un quotidien de la presse officielle. De nombreux sites, tels que ceux qui contesteraient le Parti communiste chinois, ou qui "menaceraient la stabilité" sont d'ores et déjà bloqués, et, la plupart des sites populaires occidentaux comme YouTube, Instagram ou Facebook, ainsi que le principal moteur de recherche de Google et son service Gmail, feraient état du même traitement.

"Les forces hostiles de l'Ouest et une minorité de traîtres idéologiques dans notre pays utilisent Internet pour attaquer notre Parti, discréditer les leaders chinois, diaboliser nos héros... Leur but est d'utiliser le concept de "valeurs universelles" pour nous rendre confus, d'utiliser "la démocratie constitutionnelle" pour créer le désordre chez nous, d'utiliser des révolutions colorées afin de nous renverser, et d'utiliser l'opinion publique négative pour nous faire échouer", écrivait le quotidien chinois de l'armée de libération du peuple.

D'après Reporters Sans Frontières, 42% des 600 millions de chinois utilisateurs d'internet seraient surveillés. Il y aurait à peu près trente journalistes, et une soixante-dizaine de net-citoyens emprisonnés en Chine.

La grande muraille électronique

Malgré leur interdiction, on estime que Facebook réunirait 63 millions d'utilisateurs chinois et Twitter en compterait 35 millions. A l'inverse, le réseau social chinois Weibo aurait multiplié par trois le nombre de ses utilisateurs, atteignant 504 millions d'usagers.

L'ensemble des outils mis en place pour filtrer et surveiller internet en Chine est connu sous le nom de Great Firewall of China ou Grande Muraille électronique de Chine. Lancé en 2003, ce système permet de filtrer l'accès aux sites étrangers, et au-delà des règles classiques de routage permettant de bloquer l'accès à une adresse IP ou à un nom de domaine, la grande muraille électronique de Chine utilise massivement la détection et le blocage de mots clés.

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Commentaires 8
à écrit le 03/06/2015 à 12:56
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Autrement dit, on n'est pas prêt de voir publier les vrais chiffres de la "croissance" de la Chine :-) !

à écrit le 01/06/2015 à 18:04
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Les chinois ont bien raison : les américains ont bien Echelon, et HAARP, pour espionner n'importe quel individu sur la planète, et font payer très cher leurs services de géolocalisation et d'espionnage de conversation à nos gouvernements (peu savent ...

le 02/06/2015 à 14:47
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Cela n'a rien à voir. Les USA sont un monde libre. Les information en Chine sont totalement controlée par le gouvernement. Toutes les informations sont modifiés pour sastifaire les interets des dirigents en place et vanter les seuls interets chinois....

à écrit le 01/06/2015 à 16:17
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La Chine veut bloquer l'occident et Internet et ainsi imposer ses propres valeurs au reste du monde, arretons d'acheter des produits Chinois qui de toutes façons sont d'une très basse qualité . Il y a beaucoup de pays qui ne demandent qu'à remplacer ...

le 01/06/2015 à 18:07
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Et si les Chinois arrêtaient d'acheter des produits français et fermaient toute société française en Chine que diriez vous, "l'expert" en commerce international ?

le 01/06/2015 à 19:58
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C'est la plus grande con*erie de dire "arretons d'acheter des produits chinois", c'est de la désinformation associée à la naïveté. D'abord la balance commerciale entre la Chine et la France penche énormement du coté chinois et, qui plus est si on arr...

le 02/06/2015 à 13:54
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Vos arguments tiennent moyennement la route. 1- La balance penche fortement du côté chinois. Effectivement donc si on veut rééquilibrer il faut acheter moins de produits chinois 2- Tout coûtera 3 fois plus cher. Faux. Par exemple sur un smartphone ...

le 02/06/2015 à 14:53
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Les produits Chinois sont de plus en plus cher et de moins en moins competitifs comparés au pays voisins. Et le seront de moins en moins à cause d'une inflation des salaire et d'une ignorance totale des systemes de qualité ches les PME chinoises.

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